Trop d’échecs au DEES, l’ONES réclame une session de rattrapage

L’Organisation nationale des éducateurs spécialisés (ONES) confirme ses premières analyses de juillet (1). Les résultats de la première promotion du diplôme d’Etat d’éducateur spécialisé (DEES) rénové en 2007 sont très inférieurs à ce qu’ils sont d’habitude. Elle estime à 25 % le taux d’échec national au DEES contre entre 10 et 12 % les autres années. Mais ce chiffre cache de fortes disparités puisque, s’il atteint 50 % pour certaines écoles, il est plus faible que d’habitude pour d’autres. « C’est un peu la loterie », résume Jean-Marie Vauchez, président de l’ONES, qui souligne que deux promotions (voie directe/apprentissage) au sein d’une même école peuvent même avoir des résultats très différents.

Pour ses estimations, l’association s’est appuyée sur l’enquête qu’elle a lancée en juillet auprès des étudiants (plus de 420 réponses), mais aussi sur des témoignages directs de professionnels en formation, de formateurs ou de membres de jury. Elle explique ces résultats par le manque de préparation de certaines écoles à une réforme qui modifie en profondeur les contenus de la formation et les modes de certification, mais aussi de certains jurys aux nouvelles exigences du diplôme. Ainsi, souligne-t-elle, de nombreux étudiants ont échoué alors qu’ils avaient obtenu de très bons, voire d’excellents résultats, tout au long de leur cursus de formation.

Mais un autre élément, la fin du système de compensation entre les épreuves, a aussi joué. Désormais, un étudiant peut être recalé s’il obtient une note sous la moyenne à l’un des domaines de compétences (2). « Un système injuste, inadapté et contre-productif », juge l’ONES, qui défend l’idée que « les examens visent à évaluer de façon globale les aptitudes, les connaissances et les compétences professionnelles des futurs étudiants éducateurs spécialisés » (3). Non seulement de nombreux étudiants n’avaient pas compris le nouveau système de notation, souligne-t-elle, mais surtout « de nombreux jurys ne l’avaient pas intégré lorsqu’ils faisaient passer les épreuves ».

L’ONES réclame donc l’organisation d’une session de rattrapage pour les étudiants ayant échoué, comme cela a été le cas pour les premières promotions du diplôme d’Etat d’assistant de service social rénové (4), et la mise en place d’un comité de suivi de la réforme auquel elle entend participer. Elle a demandé en ce sens à être reçue par la direction générale de la cohésion sociale et par la direction générale pour l’enseignement supérieur et l’insertion professionnelle.