Créatrice d’emplois, l’économie sociale résiste à la crise

Alors que les chambres régionales de l’économie sociale et les acteurs de terrain préparent « le mois de l’économie sociale et solidaire », prévu en novembre, l’association Recherches et solidarités vient de publier les chiffres de l’emploi (1) en 2009 dans le secteur (as­sociations, fondations, coopératives et mutuelles). Pour la cinquième année consécutive, le rapport s’appuie sur des données collectées par les Urssaf, grâce à un par­tenariat avec l’Agence centrale des organismes de sécurité sociale.

En 2009, l’économie sociale comptait environ 193 000 établissements em­ployeurs, soit 1 500 de plus qu’en 2008, et environ 2 285 000 salariés. Elle constitue un enjeu économique et social important – même si son poids varie fortement selon les départements –, puisqu’elle représente au niveau national 12,2 % des emplois au sein du secteur concurrentiel. Autre enseignement, la bonne santé de l’économie sociale, qui résiste bien à la crise : le nombre de salariés a crû de 1,5 % entre 2008 et 2009 (environ 35 000 emplois supplémentaires), pendant que l’ensemble du secteur privé perdait environ 430 000 emplois (– 2,2 %). Et avec une masse salariale de 48,4 milliards d’euros (+ 2,4 %), le salaire moyen a augmenté.

Les associations ont, pour leur part, gagné un peu plus de 31 000 emplois (+ 1,8 %). Elles prennent une part importante au sein de l’économie sociale, avec 83 % des établissements, 77 % des salariés (un peu plus de 11 salariés par association en moyenne) et 69 % de la masse salariale distribuée. Elles étaient 160 000 en 2009 et comptaient 1 773 500 salariés.

Une autre étude de Recherches et solidarités (2) précise que près de la moitié des salariés des associations exerçaient en 2009 une activité dans le domaine social (47,6 %). Elle confirme, par ailleurs, la croissance de l’emploi associatif (tous secteurs) en 2010 : + 1,6 % au premier trimestre et + 1,4 % au deuxième trimestre par rapport aux mêmes périodes en 2009. Le secteur social reste dynamique (7,9 % des associations nouvelles), alors que le nombre de créations d’associations est globalement en recul en 2010 (– 6 %). Cette même étude montre que le moral des responsables associatifs est toute­fois en berne : seulement un tiers des employeurs considèrent que leur structure est en bonne santé économique.