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Absentéisme : la suppression des allocations n’est pas la bonne réponse, selon une étude de l’UNAF

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Pour lutter contre l’absentéisme scolaire, il existe des solutions plus efficaces que la suppression des allocations familiales, démontre l’UNAF (Union nationale des associations familiales) dans une récente étude (1). Des entretiens avec une quarantaine de collégiens et lycéens, habitués de l’école buissonnière, et leurs parents ont permis de mieux comprendre pourquoi les jeunes sèchent les cours, comment leurs familles réagissent et quels sont les moyens de combattre efficacement le phénomène. Alors que le projet de loi visant à suspendre les allocations familiales en cas d’absentéisme scolaire (2) revient en débat au Sénat le 17 septembre, l’UNAF insiste sur un point : « La réalité est loin des a priori », les parents, et même les élèves, aimeraient juguler l’absentéisme.

Seulement voilà, celui-ci est souvent révélateur d’un malaise plus profond de l’élève au sein de l’établissement. Le mal-être adolescent, voire les difficultés psychiatriques, peuvent expliquer les absences répétées. Mais parmi ceux qui sèchent les cours, il y a surtout des élèves en grande difficulté scolaire, qui ne supportent plus un niveau trop élevé pour eux, les « humiliations » et « les mauvaises notes répétées ». Les jeunes mal orientés « ont tendance à déserter les bancs de l’école pour faire payer à leurs parents et à l’institution scolaire ce sentiment d’injustice face à une orientation “par défaut” ». Pour eux, une évaluation de leur situation au cas par cas et un changement d’orientation seraient des réponses plus pertinentes qu’une sanction financière.

Les entretiens de parents d’élèves absentéistes montrent qu’ils veulent vraiment mettre fin à cette situation mais se sentent parfois démunis. Concernant l’éducation, ils n’ont pas l’impression d’avoir « démissionné », comme on le leur reproche souvent. Pour eux, ce sont les établissements qui sont trop laxistes. Ils souhaiteraient une plus grande fermeté du personnel des lycées, estimant que celui-ci devrait leur téléphoner dès la première heure d’absence de leur enfant, comme c’est souvent fait au collège, plutôt que de leur envoyer un courrier 15 jours plus tard. La réactivité des établissements scolaires est d’autant plus importante que les élèves concernés comparent souvent l’absentéisme à une drogue : on commence et on n’arrive pas à s’arrêter. Selon l’étude, « cette notion d’engrenage, très présente dans le discours des jeunes, montre à quel point il est nécessaire de s’attaquer à résoudre l’absentéisme dès le départ, dès les premières heures manquées ». D’ailleurs, les élèves eux-mêmes, paradoxalement, souhaiteraient que leurs établissements soient plus sévères, pour limiter la tentation de manquer les cours.

L’UNAF reconnaît que, « de manière un peu “perverse”, la suppression des allocations familiales pourrait exercer un chantage affectif sur certains jeunes (de milieux peu aisés) qui les ferait réfléchir, pour ne pas que leurs parents soient punis par leur faute ». Mais « pour la majorité des parents et des jeunes, la suppression des allocations familiales est injuste car elle punit la famille entière, et inefficace car les parents n’ont pas forcément tout pouvoir sur le comportement des jeunes. […] Le problème de l’absentéisme doit être résolu au sein même du lycée. Et c’est l’enfant qui doit être responsabilisé, voire sanctionné, et non ses parents. »

Notes

(1) L’absentéisme scolaire : point de vue de jeunes absentéistes et de leurs parents – Disponible sur www.unaf.fr.

(2) Voir ASH n° 2659 du 14-05-10, p. 12.

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