Dans les photos de Mickaël Maitrepierre, exiguïté rime avec insalubrité. Ses clichés montrent le quotidien de Parisiens mal logés. Dix mètres carrés, pas plus. C’est dans cet espace restreint qu’un couple avec une petite fille doit à la fois dormir, faire la cuisine, se laver, organiser les devoirs. « Ces personnes doivent sans cesse s’adapter pour parvenir à vivre », s’indigne le jeune photographe qui, lui aussi, a dû s’adapter pour trouver sa place dans l’étroitesse des lieux. Pour obtenir ses images en plongée et contre-plongée, Mickaël, tantôt grimpé sur un meuble, tantôt accroupi dans un coin, a capté sur le vif un panel de personnages : un homme seul et son aquarium, une mère et ses deux enfants, une femme isolée et débordée par la paperasse, un couple avec un enfant, etc. Avant de les immortaliser, il a d’abord appris à connaître ces familles au cours de plusieurs entretiens préliminaires. A 27 ans, Mickaël Maitrepierre est familier de l’univers des mal-logés, ayant lui-même connu dans son enfance des situations de précarité. Plus tard, il est devenu pompier volontaire dans le Val-d’Oise où, lors d’interventions de secours, il a fait la connaissance de nombreux SDF. Dès 2004, il se passionne pour cette thématique et rencontre l’abbé Pierre au cours de ses pérégrinations auprès des sans-abri. Le lien se crée avec la Fondation Abbé-Pierre, qui lui demande d’illustrer le mal-être des personne suivies par l’Espace Solidarité Habitat, lieu d’accès aux droits pour les mal-logés d’Ile-de-France. Cela donne une vingtaine de photos en couleurs, tristes et belles, accrochées pendant un mois dans une galerie parisienne.
Culture
Plans très serrés
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Les mal-logés – Mickaël Maitrepierre – Jusqu’au 30 septembre – Maison des photographes – 121, rue Vieille-du-Temple, 75003 Paris – Entrée libre