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CSTS : où sont les professionnels ?, s’interrogent l’ANAS et l’ONES

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Voila « comment on pense le travail social sans les professionnels », lâche désabusée l’ANAS (Association nationale des assistants de service social) à la lecture de la nouvelle composition du Conseil supérieur du travail social (CSTS) (1), dont l’assemblée plénière d’installation est prévue le 29 septembre. Tout comme l’ONES (Organisation nationale des éducateurs spécialisés), elle estime « anormal » que cette restructuration – décidée pourtant pour que l’instance puisse, selon le ministère, « jouer tout son rôle dans l’expertise du travail social » –, ait à nouveau exclu les associations professionnelles. « Qui peut mieux contribuer à penser le travail social que les praticiens eux-mêmes ? », s’interroge l’ANAS. Et de rappeler que ces organisations sont devenues des interlocuteurs des ministères et des institutions, et que leurs productions constituent des références utilisées par nombre d’acteurs.

Une présence ambiguë

On pourrait objecter que celles-ci ne sont pas totalement absentes puisque Didier Dubasque, vice-président de l’ANAS, siégeait en tant que « personne qualifiée » dans la précédente mandature. Et que, dans la nouvelle, il devrait être reconduit au sein de ce collège, Jean-Marie Vauchez, président de l’ONES, venant le rejoindre. Mais cela n’a rien à voir, rétorquent les associations, qui veulent sortir de l’ambiguïté ainsi entretenue. « Une personne qualifiée est choisie en fonction de ses qualités personnelles et au vu des travaux que l’on veut réaliser au sein du CSTS », explique Laurent Puech, vice-président de l’ANAS. Elle ne représente qu’elle-même et non son association.

Cela fait de longues années que l’ANAS réclame d’être représentée au CSTS, sans succès. « Le seul argument qu’on nous a opposé jusqu’ici est que notre association ne représente pas l’ensemble des travailleurs sociaux et qu’il faudrait un seul représentant des professions », rapporte Laurent Puech. Un argument qui, selon lui, ne tient pas aujourd’hui puisque, du moins pour les niveaux III, chaque profession s’est dotée d’une association professionnelle. Pourrait-on néanmoins envisager que ces organisations se regroupent ? « Et pourquoi donc alors que l’on n’a pas exigé de “fusion-représentation” des organisations syndicales ? », réagit-il. Sans compter, ajoute-t-il, que l’Aforts, le GNI et l’Unaforis – qui représente les deux premières – (2), ont, elles, trois représentants au sein des acteurs de la formation ! Jean-Marie Vauchez est plus nuancé sur l’idée d’une représentation unique : « On pourrait y réfléchir au regard de nos difficultés à faire le plein d’adhérents et des affinités qui existent entre les professions de niveau III, estime-t-il. Mais encore faudrait-il qu’on nous en fasse la proposition. » Il pourrait même être intéressant, selon lui, d’envisager une représentation élargie à toutes les professions sociales, même celles, dont les effectifs sont pourtant nombreux, qui ne se sont pas dotées d’associations professionnelles ; avec, par exemple, un représentant pour les métiers éducatifs, un autre pour les métiers de l’accompagnement. « Cela permettrait au CSTS de s’ouvrir par exemple aux aides médico-psychologiques ou aux moniteurs– éducateurs, très nombreux dans les maisons d’enfants à caractère social et les instituts médico-éducatifs. Et que cette instance ne soit plus déconnectée d’une réalité professionnelle qui a fortement évolué. »

Du poids donné aux institutions

Au final, si les associations ne contestent pas le resserrage du CSTS autour de 50 membres (contre 68), qui peut s’expliquer par les absences répétées de certains d’entre eux, elles déplorent les choix effectués. Le nombre des représentants institutionnels (Parlement, ministères, caisses de protection sociale et agences, collectivités territoriales) n’est quasiment pas touché (19 membres contre 20) alors qu’on a procédé à des coupes claires dans les acteurs du secteur (acteurs de la formation, organisations d’employeurs, syndicats de salariés, usagers, associations et organismes nationaux) (22 membres contre 40). Ce qui modifie le rapport de forces si l’on ne tient pas compte des 9 personnes qualifiées, qui ne représentent qu’elles-mêmes. « Ceci au moment où des enjeux forts bousculent le champ de la formation et que la règle institutionnelle tente de s’imposer comme seule référence possible, où la logique gestionnaire pèse de tout son poids », relève l’ANAS. Un rééquilibrage au profit des institutions qui rend d’autant plus criant le peu de place fait aux professions sociales. Une place en tout cas que les deux associations vont continuer de revendiquer afin que le CSTS « dans un avenir proche » regroupe, « enfin, tous les types d’acteurs du travail social ».

Notes

(1) Voir ASH n° 2670 du 20-08-10, p. 18.

(2) Association française des organismes de formation et de recherche en travail social, Groupement national des instituts régionaux du travail social, Union nationale des associations de formation et de recherche en intervention sociale.

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