« Un CNIAE en demi-teinte. » Tel est le sentiment qui prévalait parmi les réseaux de l’insertion par l’activité économique (IAE) après la séance plénière du Conseil national de l’insertion par l’activité économique du 13 juillet. Première source de satisfaction tout de même : Marc-Philippe Daubresse, ministre de la Jeunesse et des Solidarités actives, et Laurent Wauquiez, secrétaire d’Etat chargé de l’emploi, ont annoncé la prolongation et le renforcement, jusqu’à la fin 2011, de l’expérimentation qui doit aboutir à la création d’une aide au poste « modulable et encadrée ». La réforme était initialement prévue pour l’an prochain, mais les réseaux avaient critiqué l’insuffisance des travaux menés (1). Autre soulagement : Laurent Wauquiez a précisé que le secteur de l’IAE ne devrait pas, l’année prochaine, être touché par la diminution globale du nombre de contrats aidés annoncée dans le cadre des restrictions budgétaires (2). Le ministre s’est également engagé à demander la prorogation du taux de prise en charge majoré des contrats aidés pour les ateliers et chantiers d’insertion (105 % du SMIC horaire brut).
Les espoirs sont en revanche déçus concernant la demande des associations d’obtenir davantage de financement pour l’accompagnement. « La seule assurance que nous avons obtenue est le maintien de l’enveloppe globale pour 2011, indique Florence Lecluse, secrétaire générale de la fédération Coorace. Même si le gouvernement s’en félicite, nous restons inquiets sur l’avenir des structures. » L’annonce de « contrats de performance » a, en outre, été accueillie avec circonspection. Ces contrats, précise-t-on au secrétariat d’Etat à l’emploi, devraient reposer sur le volontariat, être pluriannuels et « accompagner l’amélioration de la performance “emploi” », c’est-à-dire financer des missions concourant au retour à l’emploi (prospection des entreprises, réponse aux marchés publics, organisation des parcours…) en contrepartie de meilleurs résultats en la matière. Leurs modalités devraient être étudiées dès la rentrée avec les réseaux, parallèlement à la réforme du financement en cours. « Mais quels seront les critères ? Le risque serait d’aboutir à une politique d’insertion à deux vitesses qui récompense les structures les plus performantes », craint Florence Lecluse.
Jugeant les réponses du gouvernement décalées par rapport à leurs demandes, les quatre réseaux – Comité national des entreprises d’insertion, fédération Coorace, Chantier école et FNARS – ont donc lancé une campagne de mobilisation des élus en vue d’obtenir « des réponses en termes de moyens, dès le budget 2011, pour poursuivre à son niveau actuel l’activité d’insertion ».