Les présidents de Chantier école et du Comité national des entreprises d’insertion (CNEI) ont signé, le 13 juillet, un protocole de collaboration visant à préciser la complémentarité des deux réseaux, à fixer les champs de leur coopération et à proposer « une offre d’insertion mieux articulée, cohérente, diversifiée et en phase avec les besoins des territoires ». L’initiative, la première du genre selon les signataires, bénéficie du parrainage de Claude Alphandéry, président d’honneur du Conseil national de l’insertion par l’activité économique (CNIAE).
Le document, qui rappelle les spécificités respectives de chacun, prévoit que les deux réseaux précisent leurs « règles élémentaires d’articulation et de cohabitation locale ». L’enjeu est d’apaiser la concurrence liée aux histoires locales et aux difficultés financières des structures et de faire davantage jouer les règles de complémentarité. Il s’agit notamment « d’améliorer l’utilisation de la commande publique », souligne Claudie Buisson, secrétaire générale du CNEI, même si le code des marchés publics a déjà permis de clarifier les critères de recours aux différents outils d’insertion. Une « instance nationale de concertation », à laquelle participeront les présidents des deux associations, devrait réguler les difficultés rencontrées localement et se réunir régulièrement.
Le protocole stipule également que les réseaux collaborent en poursuivant trois objectifs, parmi lesquels « élever le niveau de compétence des salariés en insertion » par la mobilisation des outils de droit commun de la formation. Dans le cadre d’une réflexion engagée par la délégation générale à l’emploi et à la formation professionnelle, des groupes de travail réunissant tous les réseaux de l’insertion par l’activité économique et des organismes paritaires collecteurs agréés planchent sur le sujet, « l’objectif étant de parvenir à un accord d’ici à la fin de l’année ou à 2011 », précise Claudie Buisson. Une rencontre nationale est prévue à cet effet en décembre 2010. Chantier école et le CNEIprévoient dans cette perspective de « rechercher la reconnaissance des compétences et savoir-faire acquis en insertion par l’AFPA, certaines branches, certaines grandes entreprises ».
Autre champ de collaboration : le développement de nouvelles activités dans « les métiers porteurs », notamment les emplois verts. Les deux réseaux souhaitent également améliorer l’évaluation de l’insertion par l’activité économique « pour la faire mieux reconnaître », non seulement « au travers de ses bénéfices en termes de retour à l’emploi, mais également sur ses apports en termes d’acquisition, de savoir-être, de savoir-faire, de compétences ». Il s’agit, souligne le protocole, de « proposer des modalités d’évaluation plus globales et adaptées à chacun des types de structures de l’IAE ». Une évaluation conjointe de ce partenariat devrait être réalisée à l’occasion de deux rencontres annuelles par les deux organisations, qui, par ailleurs, « envisagent de rechercher un rapprochement de leurs locaux ».
Au-delà, Chantier école et le CNEI comptent formuler des réponses communes aux projets de réformes portés par l’Etat.