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Sans-abri en clair-obscur

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Des mois durant, Andrea Star Reese a suivi des personnes en grande précarité qui survivent dans les espaces abandonnés de New York.

A quelques mètres de l’entrée du tunnel de métro désaffecté, une trouée de lumière tombe sur les rails. Chuck s’y est installé, comme auprès d’une fenêtre, absorbé dans la lecture de son livre. Incongrue, la photo frappe aussi par ses jeux de lumière. Urban Cave, « Caverne urbaine », est le nom d’une série d’images prises par Andrea Star Reese dans les lieux sombres et abandonnés de New York. Des refuges que se sont appropriés des sans-abri.

Etudiante au Centre international de la photographie, en 2007, Andrea Star Reese part photographier les sous-sols de Big Apple. Elle y fait la connaissance de Chuck et de Lisa, qui vivent dans la rue depuis vingt ans. La photographe décide de les suivre, durant des mois, ainsi que leurs voisins de l’ombre – au fond d’une impasse, au pied d’un pont, dans un bâtiment délabré – qui habitent dans des campements de fortune, malgré les efforts de la municipalité pour les expulser.

« Je me suis concentrée sur leurs histoires individuelles, leurs relations, et leurs activités quotidiennes, explique la photographe américaine. Je n’ai pas voulu les considérer comme des sujets journalistiques à couvrir ni comme une cause à défendre. Sinon, inévitablement, une distance s’instaure. » Andrea s’est donc laissée surprendre. « En apprenant à les connaître un par un, j’ai découvert une culture parallèle fascinante, compliquée et contradictoire. Les gens y sont fragiles et résilients, tragiques et beaux, autodestructeurs et pourtant survivants. Comme n’importe qui, finalement. » Ce qu’elle a voulu traduire par ses images aux airs de tableaux, dans leur composition, leurs clairs-obscurs et jusqu’aux expressions des personnages. A la fois spontanées et éternelles. « Mes photos sont mes réponses à la beauté de ces endroits et de ces gens, à la dignité, la détermination et la persévérance de cette “culture sans-abri”. J’essaie, dans mon style, de représenter cette complexité, ces contradictions, cette surprise et ces nuances. »

Aujourd’hui, les personnes sans domicile qu’Andrea a suivies sont hébergées dans des foyers. Certaines devraient s’installer dans un appartement. Andrea retournera les y photographier. En attendant, son reportage a reçu de nombreux prix aux Etats-Unis et sera exposé pour la 22e édition du festival international de photojournalisme Visa pour l’image, à Perpignan.

Urban Cave – Andrea Star Reese – Du 28 août au 12 septembre, au festival Visa pour l’image de Perpignan – www.visapourlimage.com/exhibition/ 4388.do

Culture

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