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Educateur, une vocation

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Tiraillés entre professionnalisme et humanisme, les éducateurs spécialisés gardent une identité collective forte, soulignent les auteurs de cet ouvrage.

Cadre d’emploi, modes d’intervention, caractéristiques des populations accompagnées : au vu de la diversité des postes occupés par les éducateurs spécialisés, on ne peut que souscrire au propos d’Alain Vilbrod, qui évoque à leur sujet « une profession, cent métiers ». Pour autant, ce n’est pas l’image d’un univers éclaté qui se dégage des contributions réunies par ce professeur de sociologie à l’Université de Bretagne occidentale, avec Jean-Pierre Kervella, responsable de formation à l’institut pour le travail éducatif et social de Brest, et Nathalie Conq, chef de service éducatif à la Sauvegarde de l’enfance du Finistère. En effet, au-delà de ce qui les sépare, les « éducs » partagent, et se transmettent, une identité collective forte. Elaborée « sur un dilemme fondateur », celle-ci est tiraillée entre deux pôles qui coexistent dans les écoles et les lieux d’exercice, analyse Edith Montmoulinet, formatrice à l’IRTS de Talence-Bordeaux : le versant des qualités personnelles, d’une part, et celui des savoirs professionnels, d’autre part. Pour Jacques Queudet, formateur à l’Iframes de Nantes, la permanence de la dimension vocationnelle au sein du secteur éducatif explique la propension des éducateurs à récuser toute idée de « faire carrière ». Et de fait, la (faible) mobilité des intéressés se révèle plus horizontale qu’ascensionnelle. Au fil de leur parcours, ces éducateurs et éducatrices – un métier aux deux tiers féminin – maintiennent-ils vivace le projet humaniste avec lequel ils ont débuté ? En tout cas, si, en tant que « petites mains ouvrières de la cohésion sociale », les éducateurs spécialisés sont bien placés pour dire qu’il y a des pierres qui s’effritent, ils devraient le faire davantage entendre, estime Hubert Dalberto, l’un des leurs, qui travaille en CHRS. « La neutralité m’est toujours apparue comme un faux-fuyant », souligne de son côté le vice-président des CEMEA, Jacques Ladsous, autre avocat de l’engagement, qui ajoute malicieusement : « Ne nous laissons pas séduire par notre technicité. »

Le métier d’éducateur spécialisé à la croisée des chemins – Sous la direction de Nathalie Conq, Jean-Pierre Kervella et Alain Vilbrod – Ed. L’Harmattan – 21,50 €

Culture

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