L’ANAS (Association nationale des assistants sociaux) a été saisie, de son côté, par des demandes d’étudiants sur l’épreuve du domaine de compétences (DC) 4 du diplôme d’Etat d’assistant de service social (DEASS). Elle relève ainsi des irrégularités dans l’intitulé des questions comme dans les corrigés. Ce domaine de compétence est défini en effet comme « épreuve de connaissance des politiques sociales et implication dans les dynamiques partenariales institutionnelles et interinstitutionnelles ». Et le livret rédigé à l’attention du jury précise qu’« il ne s’agit pas d’engager l’étudiant à procéder à une analyse d’une politique sociale, à travers ses dimensions sociologiques, économiques et politiques […] mais de le mettre en situation professionnelle et dans un contexte institutionnel permettant d’apprécier […] son implication en tant que professionnel et avec les partenaires ».
Or les trois questions posées aux étudiants ne correspondent pas à ces exigences, estime l’ANAS. La première invitait les candidats à développer une analyse permettant de comprendre l’apparition des politiques sociales et plus particulièrement de la politique de lutte contre l’exclusion, loin donc des directives données au jury. En outre, dans le corrigé type, l’auteur lui-même produit une analyse sociologique de cette politique. La deuxième question portait sur les dispositifs et partenariats mobilisés pour lutter contre les exclusions en France. Si elle s’inscrit bien dans les objectifs de l’épreuve, le corrigé type, lui, est un énuméré des dispositifs existants dont certains ont disparu. Et aucune indication n’est donnée au correcteur sur le partenariat, les acteurs et l’articulation de leurs actions. Enfin, la troisième question invitait les étudiants à réfléchir à un projet global territorial pour répondre aux difficultés spécifiques des bénéficiaires du revenu de solidarité active. « Elle paraît relever plus d’une épreuve du Caferuis (certificat d’aptitude aux fonctions de directeur d’établissement ou de service d’intervention sociale) que d’un DEASS », estime l’ANAS. Elle précise en outre que ces irrégularités auraient pu être en partie évitées si la note de cadrage du DC 4 éditée en janvier par la direction générale de la cohésion sociale (DGCS) avait été transmise par les services déconcentrés aux centres de formation, qui proposent les sujets. Or beaucoup d’entre eux semblent ne pas l’avoir reçue.
Au vu de ces éléments, l’ANAS demande donc à la DGCS que les étudiants qui n’auraient pas obtenu leur diplôme à cause de leurs résultats dans le DC 4 puissent repasser cette épreuve.