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Pédagogie de château

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Ironie ou revanche ? Dès le XIXe siècle, nombre de châteaux français ont été reconvertis en établissements à caractère social.

Selon l’INSEE, on compte en moyenne 2,5 châteaux par commune sur le territoire national, dont une grande partie héberge actuellement des œuvres et des établissements à vocation sociale, opérant du même coup une reconversion de ce patrimoine en « châteaux du social ». Situés loin des villes, isolés au milieu d’un parc, étaient-ils prédestinés à la relégation des populations considérées comme gênantes ou embarrassantes, tels les délinquants, les handicapés psychiques et physiques, les personnes âgées, les malades, etc. ? Les plus optimistes (ou cyniques ?) affirment au contraire que vivre dans un château, traditionnellement perçu comme un lieu de prestige, symbole de pouvoir et de distinction sociale, va dans le sens d’une revanche sociale pour des populations « à problème ». La réponse se situe entre les deux, découvre-t-on en lisant l’ouvrage collectif Les châteaux du social, où ce phénomène est décortiqué. Le château de Soucy (sic) (Essonne), qui fut un haut lieu de l’éducation nouvelle et populaire ; celui d’Etry (Seine-et-Marne), dont l’éloignement est « compatible » avec l’accueil des mineurs « difficiles » ; ou encore le prestigieux château Renaissance de Cadillac, (Gironde), devenu maison de détention pour femmes au XIXesiècle… A travers de nombreux exemples – illustrés de belles photos d’archives –, on comprend mieux les effets de la « castellisation ». Qu’attend-on de la pédagogie de château ? Quelles en sont les particularités ? Sur quels principes idéologiques repose cette alliance a priori contre nature ? On apprend, enfin, dans quel contexte ces bâtisses sont revenues au secteur social : tantôt il s’agit d’un patrimoine en déshérence, coûteux en entretien, vendu à bas prix par les propriétaires privés à des œuvres sociales, tantôt de legs, avec des conditions d’utilisation « sociale » bien spécifiques.

Les châteaux du social – XIXe-XXe siècle – Sous la direction de Samuel Boussion et Mathias Gardet – Ed.Beauchesne/Presses universitaires de Vincennes – 24 €

Culture

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