Jusqu’aux années 1980, l’encadrement des secteurs social et médico-social pratiquait une forme de « management implicite », reposant sur les qualités personnelles du cadre et son expérience, explique Gyslaine Jouvet, consultante dans ce champ après y avoir exercé des fonctions de responsabilité. Comment, aujourd’hui, les dirigeants assoient-ils leur autorité ? Pour répondre à cette question, l’auteure a conduit une recherche auprès de 33 cadres d’importantes associations sarthoises (26 hommes et 7 femmes, âgés en moyenne de 46 ans) qui interviennent, pour l’essentiel, dans le domaine du handicap, de la protection de l’enfance ou de la prévention spécialisée. Se disant tous motivés par l’intérêt de leur activité, ces directeurs et chefs de service, dont une bonne moitié sont éducateurs spécialisés de formation, donnent une place importante à la gestion administrative et financière et à la gestion des ressources humaines. Réunions, entretiens, coups de fil et traitement des e-mails : la parole et le relationnel sont les principaux instruments de travail des responsables interrogés, prolixes en informations, pour leurs équipes, sur les projets à mener et les buts à atteindre. La construction de leur légitimité dépend d’un fonctionnement « qui ne repose pas sur un rapport de contrainte pure, et qui implique que les acteurs soient en mesure de se mobiliser en fonction du sens », commente l’auteure. C’est sur cette capacité à produire du sens et de la « reliance » que le dirigeant sera reconnu par ses collaborateurs, affirme-t-elle.
Culture
La parole et le relationnel
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Parcours et légitimité des cadres du social – Gyslaine Jouvet – Ed. L’Harmattan – 13,50 €