En 2009, 92 300 logements locatifs et 14 000 logements en accession à la propriété ont été financés. En ajoutant les 26 000 logements mis en chantier dans le cadre des opérations de rénovation urbaine, l’activité des HLM a porté l’an dernier sur 132 000 logements. En outre, « 2010 s’annonce dans la droite ligne de ces bons résultats puisque près de 95 000 logements locatifs seront financés », estime Thierry Repentin, président de l’Union sociale pour l’habitat (USH) (1). Toutefois, il évoque des sujets d’inquiétude. Tout d’abord l’augmentation significative des impayés de loyer temporaires (2) : 6 % des ménages sont concernés (+ 13 % entre le 31 décembre 2008 et le 31 décembre 2009), sachant que la majorité des organismes prévoit une poursuite de cette tendance au cours de l’année. Cette croissance s’expliquerait, selon Thierry Repentin, par les effets de la crise et la baisse des revenus des ménages. Deuxième inquiétude, alors que ses locataires se paupérisent, le mouvement HLM a été obligé d’appliquer une augmentation moyenne de 1,3 % en 2010 malgré la recommandation du gouvernement d’une hausse maximale de 1 % (3). Cet objectif n’était pas réalisable, selon son président, car « les aides à la réhabilitation disparaissent, les aides à la construction se réduisent comme peau de chagrin, les fonds propres des organismes sont de plus en plus sollicités… Pour maintenir leurs capacités d’intervention – accompagner socialement les locataires, entretenir et rénover les logements, en construire de nouveaux –, les HLM doivent parfois s’appuyer sur des hausses – modérées – de loyer. »
Le président de l’USH s’inquiète également de la baisse des aides personnelles au logement. « Dès lors que l’on gagne plus de 1 000 €, l’on cesse aujourd’hui de les percevoir », s’indigne-t-il, en prenant pour exemple un couple avec deux enfants gagnant deux SMIC par mois et habitant un appartement du parc privé de 65 m2 à Lyon dont le loyer est de 650 €. « Ce ménage ne perçoit aucune aide, alors que le loyer absorbe un tiers de son revenu mensuel. »
(1) Notons que 650 000 ménages sont en attente d’un logement social.
(2) Plus de trois mois d’impayés.
(3) Ce qu’a d’ailleurs dénoncé la CLCV (Confédération de la consommation, du logement et du cadre de vie).