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Glanage : la tolérance des commerçants diminue tandis que la tolérance sociale augmente

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On les observe à la fin des marchés et autour des poubelles des enseignes de proximité. Les glaneurs urbains, hommes et femmes d’âges et de conditions diverses qui ont pour point commun d’être en butte à des difficultés financières les empêchant, pour tout ou partie, d’acheter leur nourriture, avaient fait l’objet d’une première enquête du Centre d’étude et de recherche sur la philanthropie (CerPhi) en 2008 (1). Le deuxième volet de cette étude (2) permet de compléter la description du phénomène en s’attachant à comprendre comment le glanage s’inscrit dans les trajectoires de vie et comment évoluent les pratiques. Pour cela, les enquêteurs ont accompagné des personnes sur le site de la récupération puis à domicile. L’enquête s’appuie sur une série de monographies réalisées auprès d’une vingtaine de glaneurs (14 femmes et 7 hommes), de juillet à novembre 2009. De ces entretiens, il ressort que, depuis une dizaine d’années, le nombre de ces personnes est en augmentation sensible et régulière. Parallèlement, beaucoup de points de collecte sont devenus « impraticables » depuis 2008, certains commerçants ayant interdit l’accès à leurs poubelles par crainte de désordres.

Dans ce contexte, les glaneurs expriment leurs craintes d’un durcissement des conditions dans lesquelles ils opèrent et d’une raréfaction des ressources.

Si la tolérance des commerçants diminue face aux « nuisances » des glaneurs, la « tolérance sociale » tend, quant à elle, à augmenter, sans doute parce que le glanage n’est plus l’apanage des populations les plus exclues. De plus, on observe une bonne ambiance générale entre glaneurs, avec parfois la mutualisation de la collecte ou des échanges de produits.

Pour autant, alors même qu’elle évite le gaspillage, cette récupération n’est pas encore considérée comme « utile » par la société.

L’étude a également pour objectif d’éclairer le rapport entre glanage et aide alimentaire. Le premier pourrait être considéré comme un « échec » du second. Or le glanage peut, dans certains cas, « préparer » à l’aide alimentaire : aider à se familiariser avec elle puis permettre de l’investir comme une solution complémentaire de modes d’approvisionnement plus autonomes.

Notes

(1) Voir ASH n° 2594 du 30-01-09, p. 17.

(2) Glaneurs dans les villes, février 2010 – Disponible sur www.cerphi.org.

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