Avec Centre éducatif fermé : la dernière chance, Olivier Delacroix et Hugo Lopez se sont intéressés au fonctionnement d’un CEF, celui de Tonnoy, en Meurthe-et-Moselle. Leur film, très pédagogique, prend à contre-pied les nombreux reportages tape-à-l’œil déjà diffusés sur le petit écran. Ici, pas de violences à l’image. La réalisation préfère insister sur l’humanité, le respect, les regards portés sur ces mineurs qui restent malgré tout des « gamins », en opposition à l’image carcérale que les centres fermés conservent, après leurs presque sept années d’existence. Le film rend volontairement hommage aux travailleurs sociaux, qu’Olivier Delacroix n’hésite pas à qualifier de « héros des temps modernes ». Il n’est pas, cependant, dépourvu de points faibles. Durant une quinzaine de jours répartis sur deux mois, l’équipe éducative, la directrice et l’enseignante ont été interviewées. Une durée un peu trop courte, hélas, pour pouvoir suivre la progression de Raffi et Vincent, deux jeunes auxquels le film cherche aussi à s’attacher. Ils évoquent brièvement un passif de violences, de racket, de prise d’otage, des vies de famille chaotiques, et hésitent à s’aventurer dans l’avenir. Difficile d’avoir de l’empathie pour eux : leurs visages sont floutés tout au long du documentaire – l’anonymat étant une condition posée par la protection judiciaire de la jeunesse (PJJ) pour délivrer la moindre autorisation de tournage. Autre faiblesse, les nombreuses interventions d’Olivier Delacroix, omniprésent à l’écran et en voix off – un parti pris de sa part, comme dans beaucoup de ses films.
Culture
Un CEF sans tape-à-l’œil
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Centre éducatif fermé : la dernière chance – 52 min – Sur France 4, mercredi 30 juin à 22 h 15