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Des pistes pour renforcer durablement l’impact de l’IAE dans les quartiers prioritaires

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Quelle lisibilité peut-on donner à l’offre d’insertion par l’activité économique (IAE) dans les quartiers prioritaires ? Quelle appréciation porter sur le niveau d’adéquation entre l’offre d’IAE et les besoins de ces territoires (habitants, entreprises, etc.) ? L’action des structures d’insertion par l’activité économique (SIAE) a-t-elle un impact spécifique ? Y a-t-il un modèle économique de l’IAE propre à ces quartiers ? Une étude répondant à ces interrogations, commandée par le secrétariat général à la ville, dresse un panorama de la présence et de l’impact de l’IAE dans les quartiers classés en politique de la ville(1). Avec une double difficulté : les statistiques disponibles à cette échelle territoriale sont rares, et la segmentation des politiques publiques entre politique de la ville et politiques d’insertion ne favorise pas la lisibilité du secteur.

Une SIAE sur cinq est implantée dans un quartier prioritaire. Ces structures renforcent « l’égalité des chances face à l’emploi déjà existant » et permettent de créer de nouveaux emplois de droit commun, dans la mesure où elles sont « des explorateurs de niches d’emplois nouvelles », souligne le rapport, en précisant toutefois qu’« il faut plus chercher à percevoir des effets leviers qu’un effet de masse de l’IAE dans les quartiers prioritaires ».

Dépassant le simple constat, l’étude avance des propositions pour un meilleur positionnement et un impact renforcé de l’IAE dans les quartiers prioritaires. Ce qui passe par une meilleure intégration de ses actions au sein de la politique de la ville, en vue notamment de réduire les écarts – en particulier dans l’accès à l’emploi – entre les habitants des quartiers prioritaires et le reste de la population.

Selon le rapport, l’insertion par l’activité économique doit entre autres intervenir « “en creux” des actions visant un effet direct sur l’emploi, en privilégiant des actions à effets indirects et en amont sur l’emploi ». Tout l’enjeu est de rechercher comment l’IAE peut s’appuyer sur la politique de la ville pour renforcer la qualité de son accompagnement par une meilleure prise en compte des problématiques connexes à l’emploi des salariés en insertion des quartiers prioritaires. « Au regard de la concentration de la difficulté des publics prioritaires de l’IAE dans les quartiers », l’étude retient que celle-ci doit « intervenir en renforcement des solutions existantes de levée des freins à l’emploi » (validation des acquis de l’expérience, garde d’enfants, aide au permis de conduire, etc.).

Le rapport juge également important de « renforcer la capacité stratégique des collectivités locales à intégrer l’IAE, les clauses d’insertion et, plus globalement, la commande publique sur ce champ, dans des stratégies de développement local élargies ». Il s’agit ainsi d’aider les collectivités locales à s’emparer du programme national de rénovation urbaine pour amplifier l’utilisation des clauses d’insertion sociale sur le territoire. Le recours à ces clauses doit par ailleurs être encouragé pour construire une stratégie de développement local prenant en compte les besoins des acteurs économiques et des personnes en difficulté des quartiers prioritaires.

Un autre axe de progrès serait de « renforcer la fonction de transversalité de la politique de la ville ». L’enjeu est ici de favoriser l’interaction des politiques publiques intervenant sur le champ de l’IAE et de la politique de la ville, avec l’idée de mieux prendre en compte concomitamment le traitement des difficultés particulières des personnes en insertion et le développement des territoires. Dès lors, deux objectifs devraient être poursuivis. D’une part, « améliorer la connaissance des acteurs sur la multi-expertise des SIAE (employeur et prestataire) » et leur capacité à « être un acteur facilitateur dans la mise en œuvre des programmes publics ». D’autre part, « favoriser la prise en compte des logiques de territoires dans la mobilisation des stratégies de l’IAE ».

Selon l’étude, il convient en outre de « donner à la politique de la ville une mission d’appui à la fonction recherche et développement de l’IAE ». Ce qui implique notamment de permettre à l’insertion par l’activité économique de « garder ou retrouver le caractère historique de précurseur en matière d’insertion et de positionnement sur le champ économique », en favorisant l’émergence d’activités valorisantes et accessibles à des publics insuffisamment touchés encore par l’IAE dans les quartiers prioritaires. Cela suppose également de « constituer un réseau ressource d’acteurs » pour financer les actions innovantes et créatrices d’emplois.

Enfin, le rapport estime nécessaire de « renforcer l’image d’expertise des SIAE dans leurs relations avec les employeurs classiques et sur la qualité de leurs production (produits et services) ». Il s’agit de renforcer leur capacité à être reconnues comme des pairs par les entreprises locales, en leur qualité d’acteurs économiques à part entière déployant une double expertise en matière de ressources humaines et de production de biens et/ou de services marchands de qualité. Et de favoriser ainsi les connexions durables entre SIAE et entreprises.

Notes

(1) Analyse de l’impact de l’IAE dans les quartiers prioritaires – Mai 2010 – Disponible sur www.ville.gouv.fr.

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