A l’heure où la France s’apprête à réformer ses régimes de retraite, les ministres européens des Affaires sociales ont renouvelé, lors du Conseil européen du 7 juin, leur engagement en matière de pensions minimales et de minimum vieillesse, en particulier pour les retraités qui se trouvent en situation de grande vulnérabilité en raison de leur âge avancé, de périodes d’assurance incomplètes, de carrières courtes ou atypiques et de niveaux de revenus et de cotisations faibles. En 2006, les Etats membres avaient ainsi proclamé des objectifs tendant à assurer « des pensions adéquates et viables en garantissant à tous un revenu adéquat à la retraite et un accès aux pensions permettant de maintenir, dans une mesure raisonnable, le niveau de vie après le départ à la retraite, dans un esprit de solidarité et d’équité entre les générations et au sein de chacune d’entre elles ».
Selon le commissaire européen à l’emploi et aux affaires sociales, László Andor, si certains Etats membres accordent une attention particulière aux pensions minimales et au revenu minimum, d’autres doivent encore faire des efforts, par exemple en prévoyant des mesures visant à assurer une couverture plus large, à favoriser l’accumulation des droits à pension et à faciliter l’accès aux pensions pour les catégories vulnérables, ou en soutenant financièrement les retraités les plus pauvres. En effet dans de nombreux pays européens, les réformes des retraites menées au cours des dix dernières années ont surtout visé à assurer la viabilité financière des systèmes en renforçant le lien entre les cotisations et les prestations, ce qui n’a pas été sans incidence sur les taux de remplacement.
Le Conseil des ministres européens a par ailleurs salué l’intention de la Commission européenne de présenter un « livre vert » sur les retraites face aux défis du vieillissement et a invité le Comité de protection sociale à examiner la question de l’adéquation des régimes de retraite dans leur globalité.