« Les propositions faites par le Premier ministre sont en décalage » au regard de la situation financière dramatique de nombreux conseils généraux, a regretté l’Assemblée des départements de France (ADF), à la sortie de son rendez-vous avec François Fillon (voir ce numéro, page10). Composée de présidents de conseils généraux de gauche comme de droite, la délégation de l’ADF a insisté sur l’urgence de parvenir à un rééquilibrage du financement des trois allocations de solidarité – allocation personnalisée d’autonomie (APA), prestation de compensation du handicap (PCH), revenu de solidarité active (RSA) –, dont l’Etat assume une part de plus en plus faible. Pour Claudy Lebreton, président (PS) de l’ADF, « les propositions ne sont pas à la hauteur des enjeux ». Loin du fonds d’aide d’urgence que les départements demandaient, François Fillon propose de passer des contrats de stabilisation avec les départements en difficulté. « Il s’agit d’avances remboursables conditionnées à des engagements de la part des conseils généraux : cela revient à mettre les collectivités locales en liberté surveillée ! », s’indigne Claudy Lebreton. Aucun calendrier de travail n’a été proposé pour le RSA et la PCH, regrette l’ADF, « laissant les conseils généraux dans l’incertitude la plus totale quant à leur avenir immédiat ». Concernant les difficultés liées à l’APA, le gouvernement renvoie le problème à l’ouverture du chantier de la dépendance à l’automne prochain, « ce qui ne garantit en rien aux départements qu’ils pourront bénéficier pour l’année 2011 d’un financement des allocations de solidarité », estime l’ADF.
Cependant, le groupe de la droite, du centre et des indépendants de l’Assemblée des départements de France, se montre « largement satisfait des avancées obtenues » lors de la rencontre, même si la question de la création d’une seconde « journée de solidarité » qu’il proposait pour financer la dépendance n’a pas été évoquée par le Premier ministre.