Des lieux pour les aïeuls

« L’architecture peut accompagner la personne âgée, la sécuriser : elle a un rôle déterminant et thérapeutique. » Pascal Hory, architecte et commissaire de l’exposition Architecture et Grand Age, visible à Lille, veut battre en brèche les représentations négatives des maisons de retraite qui subsistent parmi le grand public. ll y a en effet un monde de réflexions et d’expérimentations entre les dortoirs des hospices du XIX^esiècle – la première photo qui accueille le visiteur – et la « Maison qui rallonge la vie » de l’architecte japonais Arakawa, aux couleurs vives, au sol bosselé, pour stimuler les réflexes. L’Unité Alzheimer du centre hospitalier de Vendôme (Loir-et-Cher), présentée ici, est également remarquable : les couleurs de chaque espace aident le malade à s’orienter, la cuisine ouverte l’autorise à voir comment sont préparés les repas et la plantation d’arbres permet de marquer le passage des saisons. Les exemples défilent, en majorité français, mais venant aussi des Pays-Bas ou d’Espagne. Chacun des 18 panneaux montre une réalisation avec photos et plan, et un texte en explique le concept architectural. Le modèle français, ouvert par des baies vitrées sur la ville et sur des jardins, privilégie une structuration en rez-de-chaussée. A l’opposé, la résidence Hoog­vliet, à Rotterdam, trois tours posées sur une dalle abritant commerces, crèches et bureaux, parie sur la mixité générationnelle. « La verticalité, c’est l’avenir, considère Pascal Hory. Il vaut mieux installer les personnes âgées dans la ville, où habitent enfants et petits-enfants, que les excentrer à la campagne. » Des maquettes, sur socles ou virtuelles, de projets de bâtiments tant publics que privés aident à appréhender la complexité technique des réalisations et la richesse des relations humaines nécessaires à leur finalisation.

Pour accompagner l’exposition, une conférence est proposée jeudi 17 juin sur le thème « Habitat et grand âge : un enjeu de société ».