Devant les mesures d’économies annoncées lors de la deuxième conférence sur les déficits (voir ce numéro, page 5), les réactions de certains élus ne se sont pas fait attendre. La présidente du groupe majoritaire de gauche de l’Assemblée des départements de France (ADF), Marie-Françoise Pérol-Dumont, a ainsi dénoncé celles concernant les collectivités territoriales. Le gel « en valeur » des dotations de l’Etat aux collectivités territoriales pour les trois ans à venir – alors que les départements se trouvent déjà dans une situation financière « dramatique » en raison du non-financement d’une part de plus en plus importante des allocations individuelles de solidarité (allocation personnalisée d’autonomie, revenu de solidarité active, prestation de compensation du handicap) – « aura des conséquences désastreuses sur les finances des conseils généraux et, dès 2011, nombre d’entre eux ne pourront pas équilibrer leur budget », estime-t-elle. Pour le Collectif interassociatif sur la santé (CISS), ce sont alors « les conditions de vie des personnes malades, bénéficiaires de ces aides qui vont en pâtir ».
Au-delà, le CISS s’inquiète du fait que les pouvoirs publics demandent aux agences régionales de santé (ARS) d’engendrer des économies dans la gestion du système de santé : « Comment croire qu’elles mettront alors en œuvre la politique de lutte contre les inégalités de soins ? Comment leur demander de moderniser l’offre de soins sans pouvoir investir pour accompagner le changement ? »
Quant à la décision de Nicolas Sarkozy de ramener l’objectif national de dépenses d’assurance maladie (ONDAM) – fixé à 3 % en 2010 – à 2,9 % en 2011 et à 2,8 % en 2012, il s’agit, pour FO Services publics et de santé, d’un « coup porté aux hôpitaux publics aux ressources amoindries par l’augmentation des prix et le gel des tarifs ». La fédération craint que l’accroissement de la pression budgétaire entraîne une diminution massive des emplois hospitaliers et une baisse de la qualité de prise en charge des patients.