Faim, désespoir, exclusion… Les peintures, photographies, sculptures et collages illustrés dans l’ouvrage Ouvrez-moi les portes de justice forcent à regarder les pauvres droit dans les yeux. Des artistes de toute l’Europe ont illustré à leur manière le thème de la pauvreté. Certains ont imaginé des rêves de pauvres, d’autres ont retranscrit leur vie quotidienne. L’histoire et la culture de chaque pays influent forcément sur la perspective choisie par les artistes. Le désert aride peint à l’huile par l’Autrichien Gerald Rehn représente pour lui « le vide de la pauvreté »; la photographe néerlandaise Martine Sprangers présente ses clichés de Sjo, une veille dame seule et isolée qui, par choix, mène une vie la plus frugale possible ; quant au Roumain Posan Lajos, il photographie les enfants pauvres, victimes de violences ou de traite ; le personnage longiligne sculpté en bois par l’Espagnol Juan Vivanco Toribio évoque la faim, la famine, « qui laissent des marques indélébiles ». L’aspect irritant, parfois accusateur, de beaucoup de ces œuvres est ce qui leur donne de la valeur. Exposées en janvier 2009 au Conseil de l’Europe à l’initiative de Justice et Paix, service de l’Eglise catholique, afin d’encourager la discussion autour de la question de la pauvreté, elles sont retournées depuis dans leurs pays respectifs, où elles circulent dans diverses expositions. Elles sont réunies dans ce livre d’art, dont l’introduction précise : « La pauvreté est un sujet pénible et, sans surprise, ce n’est pas l’esthétique qui peut la rendre plus supportable. »
Ouvrez-moi les portes de justice – 10 € (15 € avec frais de port) – Disponible auprès de Justitia et Pax Europa – 58, avenue de Breteuil – 75007 Paris –