Recevoir la newsletter

Un panorama des pratiques en matière de durée de séjour sur les aires d'accueil

Article réservé aux abonnés

Le Réseau « Gens du voyage », qui fédère les professionnels (des chargés de mission des collectivités locales) gérant l'accueil de cette population, a lancé sur son forum (1), de janvier à mars, une enquête de réflexion sur la durée de séjour sur les aires d'accueil. Une question étroitement liée à celles de la sédentarisation, de l'itinérance et du manque d'aires d'accueil, et sur laquelle la législation (2) reste floue : la durée de séjour maximale est en effet de cinq mois, mais de nombreuses dérogations existent.

Dix-sept personnes ont participé à l'enquête, permettant de dresser un panorama des pratiques mises en œuvre sur le territoire et d'en tirer des préconisations. La synthèse, diffusée aux 1 200 abonnés du réseau ainsi qu'au ministère du Logement, révèle que les durées de séjour sur les aires d'accueil varient en fait de deux à neuf mois et peuvent faire l'objet de renouvellements. La scolarisation des enfants, une hospitalisation ou une activité professionnelle font partie des critères qui permettent d'obtenir cette prolongation. Sur certaines aires, néanmoins, pour éviter les différences de traitement et le sentiment d'injustice, aucune dérogation n'est attribuée. L'une des personnes interrogées note que, « au lieu de penser la durée de séjour de par les lois et les règlements, souvent contradictoires et inapplicables, il serait opportun de voir les choses en termes de besoins réels des familles ».

Il existe trois catégories de gens du voyage : les nomades, les semi-sédentaires, qui effectuent des déplacements limités dans l'espace et dans le temps, et les sédentaires. Or l'enquête pointe que, pour des raisons sociales, économiques, professionnelles ou d'ancrage historique des famil­les sur les territoires, les 350 000 personnes se réclamant du voyage vivant en France cherchent de plus en plus à se sédentariser. Face au manque de places sur les aires d'accueil (alors que la loi du 5 juillet 2000 en exige une dans chaque commune de plus de 5 000 habitants, seules 42 % des aires prévues étaient créées fin 2008), les tensions montent entre itinérants et voyageurs semi-sédentaires et sédentaires, ce qui dégrade les conditions de travail des gestionnaires. Pour désengorger les aires d'accueil et rétablir leur rôle premier d'aires de passage, toutes les personnes interrogées souhaitent le développement d'autres formes d'accueil relevant de l'habitat diversifié : terrains familiaux, pavillons individuels, logement collectifs… qui permettraient de concilier itinérance et sédentarisation. Or tous les territoires ne sont pas égaux en termes de capacités foncières permettant la création de ces formes d'habitat. Malgré les disparités territoriales, les gestionnaires s'accordent sur la prépondérance « du soutien sans faille de la puissance publique » et de la volonté politique : « Seuls des partenariats solides entre tous les acteurs du territoire permettront la réalisation de projets concrets, novateurs et utiles. »

Notes

(1) www.reseau-gdv.net.

(2) Notamment la loi n° 2000-614 du 5 juillet 2000 relative à l'accueil et à l'habitat des gens du voyage.

Sur le terrain

S'abonner
Div qui contient le message d'alerte
Se connecter

Identifiez-vous

Champ obligatoire Mot de passe obligatoire
Mot de passe oublié

Vous êtes abonné, mais vous n'avez pas vos identifiants pour le site ?

Contactez le service client 01.40.05.23.15

par mail

Recruteurs

Rendez-vous sur votre espace recruteur.

Espace recruteur