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Colère des associations après l'expulsion d'un jeune polyhandicapé kosovar

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L'indignation des associations est à son comble après l'expulsion, le 4 mai, d'un jeune polyhandicapé de 15 ans d'origine kosovare, accueilli à l'institut d'éducation motrice (IEM) « Les Jonquilles » à Freyming-Merlebach, en Moselle. Arrivé clandestinement en France avec ses parents, son frère et sa sœur, il faisait, avec sa famille, l'objet d'une demande de régularisation instruite par des travailleurs sociaux. Rejoints par le Comité d'entente des associations représentatives de personnes handicapées et de parents d'enfants handicapés, l'Association des paralysés de France (APF) et le Réseau éducation sans frontières (RESF) jugent « intolérables la violence et l'inhumanité de cette expulsion », ajoutant que « la politique gouvernementale actuelle ne doit pas prévaloir sur l'état de santé des personnes malades et nécessitant des soins quotidiens ». Le Groupe polyhandicap France (GPF), qui regroupe au niveau national des associations, établissements, professionnels et parents accompagnant des personnes polyhan­dicapées, dénonce aussi les conditions « inadmissibles » dans lesquelles s'est déroulée cette expulsion. Selon l'APF et RESF, l'intervention dans l'IEM de 30 policiers et gendarmes munis d'une décision préfectorale d'expulsion, « devant le personnel soignant choqué et impuissant », sans que la direction départementale de la cohésion sociale (DDCS) ait été prévenue, « s'apparente à de l'intimidation ». La directrice de cabinet du préfet de Lorraine, Elisabeth Castellotti, rétorque que « le médecin-inspecteur de la DDASS [a] certifié que l'enfant polyhandicapé pouvait recevoir dans son pays d'origine le même traitement qu'en France ». Elle précise en outre que « 12 gendarmes ont été utilisés pour faire exécuter la décision administrative ». De même, la préfecture de Moselle indique que la procédure d'éloignement s'est déroulée « dans le calme et la dignité » et que toutes les précautions ont été prises pour que l'adolescent puisse être pris en charge dans les meilleures conditions de sécurité. Elle ajoute qu'un médecin a accompagné la famille de manière permanente jusqu'à leur arrivée au Kosovo. Or, selon le GPF, le polyhandicap dont souffre cet enfant le rend particulièrement vulnérable et réclame une prise en charge et des soins particuliers « dont nous savons qu'ils ne seront pas assurés au Kosovo ».

Invoquant les engagements internationaux de la France dans le cadre de la convention internationale des droits de l'enfant et de la convention internationale relative aux droits des personnes handicapées, le Comité d'entente rappelle que toute action d'expulsion d'une personne handicapée en situation irrégulière sur le sol français ne saurait être engagée qu'après l'examen approfondi par des experts de son état de santé et des conditions d'accueil dans son pays d'origine. D'autre part, « les modalités d'expulsion devraient à tout le moins prendre en compte la fragilité psychologique des personnes handicapées et de leur famille, puisque la violence d'une expulsion est aggravée pour elles en raison d'un manque d'infrastructures médicales et médico-sociales dans les pays d'origine ». « Choqué » par les conditions de cette expulsion et « stupéfait du silence du gouvernement », le comité sollicite l'intervention du président de la République pour le retour en France de cet enfant et de sa famille. Une marche silencieuse doit avoir lieu le 15 mai à l'initiative du personnel de l'IEM et à laquelle se joignent l'APF, RESF, Amnesty International et le MRAP.

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