HLM que j’aime

Bruyants ? entassés ? ghettos ? tristes ? C’est souvent en ces termes que l’on parle des logements sociaux. Arc en rêve, centre d’architecture bordelais, mène depuis une trentaine d’années des actions de sensibilisation culturelle dans les domaines de l’architecture, de la ville, du paysage et du design, notamment à travers des expositions. Celle qui est intitulée « Logement social, Stop ! aux idées reçues » et sous-titrée « Habiter ici, demain, autrement » aborde la question de la représentation collective du logement social. Au fil de 18 panneaux, elle égrène de multiples interrogations significatives d’un certain nombre d’idées reçues, avec pour objectif de montrer la réalité et la diversité architecturale des programmes et de battre en brèche la perception que chacun se fait de ce type d’habitat. Elle présente ainsi sous leur meilleur jour les réalisations les plus récentes du logement social : spacieuses, lumineuses, écologiques, modernes, audacieuses… De la communauté urbaine de Bordeaux à Nîmes, en passant par Nantes, Paris et Mulhouse, et même au-delà des frontières, à Amsterdam, Londres et Trondheim, en Norvège. Ainsi, le Hameau de Candau, à Pessac, ébranle l’idée reçue que les HLM sont bruyantes, car il est constitué de 34 maisons groupées sur un terrain triangulaire de 5 000 m². Cette configuration atteste que l’on peut habiter ensemble tout en préservant l’intimité de chacun. A Floirac, le domaine de Sérillan est l’œuvre de six équipes d’architectes qui ont développé ensemble le plan général puis réalisé séparément les différents bâtiments implantés sur six lanières épousant la pente naturelle du terrain. Cet ensemble vient contredire le fait que « habiter groupé » signifie « être entassé »… L’Arboretum, à Nantes, est tout sauf « triste » : il se caractérise par le débordement des logements sur l’enveloppe des bâtiments. Ces excroissances en bois – mi-façades, mi-boîtes – doublent la surface des séjours. Et une large place a été accordée à la végétation, avec des arbres à hautes tiges.