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Aide à domicile : les entreprises gagnent du terrain, mais les associations sont toujours largement majoritaires

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Entre 2000 et 2008, l’augmentation du nombre de structures d’aide à domicile a été forte (+ 45 %), et même spectaculaire après le premier plan de développement des services à la personne (plan « Borloo »), en 2006 et en 2007, indique une étude réalisée par l’Uniopss (Union nationale interfédérale des œuvres et organismes privés sanitaires et sociaux) dans le cadre de sa mission de Centre national d’animation et de ressources (CNAR) action sociale, médico-sociale et santé, en partenariat avec l’association Recherches et solidarités (1). Si les entreprises de services à la personne qui exercent des activités d’aide à domicile (2) n’ont cessé de gagner du terrain, les associations restent encore très majoritaires. Ainsi, 73 % des associations de services à la personne exercent l’aide à domicile comme activité principale alors que ce n’est le cas que de 23 % des entreprises lucratives. Ces dernières « ont préféré investir les services de "confort" », indique l’étude.

La part des associations a cependant diminué après l’entrée en vigueur du plan Borloo. Alors qu’elles représentaient 90 % des établissements en 2000, cette proportion est tombée à 67 % en 2008, soit 4 346 établissements. De son côté, le secteur lucratif est passé de 10 à 25 % sur la même période et rassemblait 1 805 établissements en 2008. Quant au secteur public, il reste marginal puisqu’ il est passé de 3,5 à 5 % des services du secteur (335 établissements en 2008).

Le nombre de salariés a explosé entre 2000 et 2008 atteignant un pic en 2003, avec le développement de l’allocation personnalisée d’autonomie (APA). Aujourd’hui, les associations emploient 170 000 salariés (soit 82 % du total des emplois de l’aide à domicile), contre 13,4 % pour le secteur lucratif et 4,6 % pour le public. L’étude note également la hausse des salaires moyens. En 2008, les rémunérations versées par les associations sont nettement supérieures, avec 11 980 € par an contre 10 566 € pour les entreprises (et 10 547 € pour le public). Cela s’explique notamment par le fait que, contrairement au secteur associatif, les salariés du secteur lucratif ne sont pas couverts par une convention collective. D’autre part, ces derniers ne bénéficient pas ou bénéficient peu d’ancienneté, compte tenu de la jeunesse des structures. Autre hypothèse avancée, le temps de travail par salarié est plus faible au sein des entreprises qu’au sein des associations.

Si ces chiffres permettent de mesurer l’importance des associations dans le secteur de l’aide à domicile, ils ne tiennent pas compte des conséquences de la crise économique et des difficultés financières que rencontrent les structures depuis plusieurs mois.

Notes

(1) « Les chiffres clés de l’emploi de l’aide à domicile associative » – Fiches pratiques du CNAR – Mars 2010 – Disponible sur www.uniopss.asso.fr.

(2) L’aide à domicile regroupe des activités aux personnes fragiles, telles que l’assistance aux personnes âgées ou handicapées à domicile, ou l’entretien de leur logement. Elle se distingue des services dits de « confort » rendus au domicile que sont le soutien scolaire, la garde d’enfants, la collecte et la livraison de linge…

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