En 2008, 1 213 000 jeunes de 16 à 25 ans ont été en contact avec le réseau des missions locales et permanences d'accueil, d'information et d'orientation (PAIO), selon une récente étude (1). 84 % d'entre eux - 1,02 million - ont été reçus par un conseiller en entretien (entretien individuel, atelier ou information collective), dont un peu plus de un million en entretien individuel. Au total, les conseillers des missions locales ont assuré 3,7 millions d'entretiens individuels au cours de l'année 2008, contre 3,6 millions en 2007 et 3,7 millions en 2006.
467 000 jeunes ont été accueillis pour la première fois dans une mission locale ou une PAIO en 2008 (+ 3 % en un an). Leur profil ? Ils étaient, comme en 2007, faiblement qualifiés dans l'ensemble. Plus
de 43 %, soit un peu plus de 200 000, n'avaient ainsi pas obtenu de CAP-BEP ou avaient quitté l'enseignement général avant la terminale (niveaux de formation VI, V bis ou V sans diplôme). Et seul un quart des jeunes avait au moins un baccalauréat.
Quel que soit leur niveau de qualification, les jeunes accueillis pour la première fois au premier semestre 2008 ont rencontré plus souvent leur conseiller référent que ceux accueillis pour la première fois au premier semestre 2007. Ainsi, 35 % des jeunes ont été reçus au moins cinq fois en entretien individuel dans les 12 mois qui ont suivi leur premier accueil, contre 32 % en 2007. Autre enseignement de l'étude : les conseillers se sont concentrés davantage sur leur coeur de cible puisque la fréquence d'entretiens a été plus élevée pour les jeunes peu ou pas qualifiés que pour les diplômés. Ainsi, 39 % des jeunes « sans qualification » (niveaux VI et V bis) et 35 % des jeunes sortis du système scolaire sans avoir dépassé la dernière année de BEP-CAP (niveau V) ont rencontré au moins cinq fois leur conseiller dans l'année qui suit leur premier accueil, contre 18 % des jeunes détenteurs au moins d'un diplôme de niveau bac + 2 (niveaux I, II ou III).
487 000 jeunes, soit près de la moitié de ceux reçus en entretien individuel en 2008, ont décroché un emploi ou une formation. Par rapport à l'année précédente, davantage de jeunes ont accédé à un emploi classique (310 000, contre 296 000 en 2007) et moins à un emploi aidé ou à un contrat en alternance (72 000, contre 80 000). Globalement, le nombre de jeunes - suivis ou non en mission locale - entrés en alternance ou en contrats aidés a baissé de 14 % entre 2007 et 2008. Cette baisse est « uniquement liée au repli des entrées en contrats aidés, les entrées en alternance ayant quant à elles augmenté de 7 % », explique la DARES. « L'abrogation du contrat jeunes en entreprise au 1er janvier 2008 ne s'est en effet traduite que par un report partiel du public jeunes vers le contrat initiative-emploi. » Au total, ce sont près de 480 000 contrats de travail classiques qui ont été signés par des jeunes reçus en entretien individuel par les missions locales (soit 7 % de plus qu'en 2007) et 85 000 contrats aidés ou en alternance (soit 7 % de moins que l'année précédente). Les contrats de travail classiques représentent 85 % des contrats signés par les jeunes en 2008, qu'il s'agisse de contrats à durée déterminée (CDD), d'intérim, d'emploi saisonnier ou de contrats à durée indéterminée (CDI). Dans le détail, les CDD représentaient plus du tiers des contrats de travail signés par les jeunes suivis (37 %, contre 34 % en 2007), l'intérim 23 %, les CDI 14 % et le travail saisonnier 10 %.
Par ailleurs, pour la troisième année consécutive, le nombre de formations suivies était en diminution : 229 000 en 2008, contre 234 000 en 2007 et 268 000 en 2006. 187 000 jeunes reçus en entretien individuel en 2008 sont entrés en formation au cours de l'année, contre 192 000 l'année précédente.
Parmi les 467 000 jeunes en premier accueil en 2008 à travers le réseau, 25 % ont accédé à au moins un emploi dans les six premiers mois du suivi (stable par rapport à 2007). Ce taux d'accès est toutefois très contrasté selon les régions. L'accès à la formation varie également fortement. En moyenne, 17 % des jeunes primo accueillis en 2008 ont débuté une formation dans les six mois suivant leur premier accueil (proportion stable par rapport à 2007).
(1) DARES - Analyses n° 023 - Avril 2010 - Disp. sur