Elsa (Julie Gayet) ne paie plus son loyer. Elle est au chômage depuis de longs mois, des années peut-être. A Pôle emploi, son accompagnement touche à sa fin et elle ne sait toujours pas « se vendre ». Dans le long métrage de Xabi Molia, on assiste à ses tentatives infructueuses de recherche d'emploi et aux entretiens d'embauche désastreux où elle perd ses moyens. Le spectateur est tantôt compatissant, tantôt agacé devant ses échecs répétés. Même situation pour Mathieu (Denis Podalydès), le voisin d'Elsa. Lui n'a pas travaillé depuis 2004, car il a « pris du recul sur sa vie et sur le monde du travail », argumente-t-il face à un directeur des ressources humaines. Chacun d'eux a quand même un petit boulot, payé au noir : des ménages pour Elsa, des sondages dans la rue pour Mathieu. Leur situation, de plus en plus précaire, les rapproche. Mathieu partira vivre sous une tente dans la forêt municipale, où il trouvera un certain épanouissement, tandis qu'Elsa continuera de se battre pour pouvoir récupérer, un jour, la garde de son fils de 11 ans. Se relèveront-ils de tous leurs ratages, comme dans le dicton dont le film tire son titre : « Sept fois à terre, huit fois debout » ? On sent l'empathie du réalisateur - dont l'oeuvre oscille entre drame social et comédie romantique - pour les paumés. « Au coeur des situations les plus désespérantes se loge toujours quelque chose de dérisoire et de potentiellement drôle », affirme-t-il.
8 fois debout - Xabi Molia - 1 h 43 - En salle