Alors que le Snasen (Syndicat national des assistants sociaux de l'Education nationale)-UNSA a salué la méthode participative utilisée par le ministère de l'Education nationale pour la mise en place des « états généraux de la sécurité à l'école » des 7 et 8 avril, il partage la déception du SNUAS-FP (Syndicat national unitaire des assistants sociaux de la fonction publique)-FSU quant au fond des mesures (voir ce numéro, page 5). Les cinq principales dispositions annoncées par Luc Chatel « pour faire reculer la violence en milieu scolaire » sont la preuve « de l'acharnement à poursuivre une politique vouée à l'échec », estiment Samuel Delepine et Danielle Atlan du SNUAS-FP, tandis que, pour Valérie Robinet du Snasen, elles sont « décalées par rapport à la teneur des débats ». Les propositions « tournent uniquement autour de la notion sécuritaire », notent les deux organisations, alors même que les experts scientifiques ont mis l'accent sur la prévention et les partenariats et démontré l'inefficacité des dispositifs sécuritaires et des sanctions financières pour lutter contre l'absentéisme. « Loin de s'appuyer sur les assistants sociaux de l'Education nationale qui sont déjà formés à la médiation, à la gestion des conflits et à la prévention des conduites à risques, le ministère fait le choix, entre autres mesures, de doubler les effectifs des équipes mobiles de sécurité », critique le SNUAS-FP. Le Snasen le rejoint sur ce point : « Le rôle des personnels sociaux et médicaux a tout simplement été ignoré. » Samuel Delepine ajoute : « La question sociale, et notamment celle concernant la grande pauvreté n'a jamais été abordée, sauf pour confirmer l'orientation répressive, en pénalisant une nouvelle fois les familles les plus en difficulté avec la menace de suppression des allocations familiales. »
Sur le terrain
Sécurité à l'école : les assistants sociaux oubliés
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