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Réforme des retraites : la méthode proposée par le gouvernement mécontente syndicats et patronat

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«Plus qu'un début de concertation, il s'agissait d'un début de confrontation », a estimé Jean-Claude Mailly, le secrétaire général de FO, à l'issue de sa réunion le 12 avril avec le ministre du Travail, de la Solidarité et de la Fonction publique, qui recevait les principales organisations syndicales et patronales pour un premier round de réunions bilatérales sur la réforme des retraites. Les syndicats de salariés en sont en effet ressortis inquiets, la plupart, comme la CFDT, critiquant un calendrier « court et réducteur » pour mener à bien la réforme. De son côté, Eric Woerth a indiqué, dans un bref communiqué, que d'autres rencontres avec les partenaires sociaux se tiendront au niveau interprofessionnel. Et que « le gouvernement publierait un document d'orientation sur la réforme des retraites au cours du mois de mai prochain ». Sur cette base, il a assuré qu'un projet de loi serait présenté en conseil des ministres en juillet, pour être débattu au Parlement en septembre prochain.

Parallèlement à ces prochaines rencontres, le ministre a annoncé la mise en place de quatre groupes de travail qui devront plancher sur la pénibilité, l'emploi des seniors - dont il faut améliorer le taux, a-t-il souligné -, les mécanismes de solidarité et le pilotage des régimes de retraite. Ces réflexions, tout comme celles qu'il entend mener avec les responsables des principaux partis politiques, devraient enrichir la future réforme.

Quoi qu'il en soit, Eric Woerth a d'ores et déjà exclu des pistes de réforme une augmentation des prélèvements existants, qu'il s'agisse de la contribution sociale généralisée ou des cotisations de retraite. En revanche, il a émis l'idée d'un prélèvement qui porterait sur « tel type de profession, tel type d'assiette » identifié comme « ne contribuant pas suffisamment au système de solidarité ». Selon les syndicats, le rendement de cette mesure serait limité, ce qui accroît leur colère. Ils demandent en effet que des ressources supplémentaires soient recherchées pour assurer la viabilité financière de la branche vieillesse, alors que le gouvernement semble plutôt vouloir limiter son déficit (1) et se focaliser sur une augmentation de l'âge légal de départ à la retraite ou de la durée d'assurance cotisée pour obtenir le taux plein. Une position qui pourrait être remise en cause au regard des projections financières à long terme du système de retraite que le Conseil d'orientation des retraites devait présenter le 14 avril (2). Ce mécontentement est d'ailleurs partagé par le Medef, dont la présidente, Laurence Parisot, estime qu'on ne peut « pas continuer à résoudre la question des retraites par une augmentation régulière des cotisations ». Elle a aussi ajouté qu'« il est prématuré d'engager la réflexion avec seulement un débat sur les différents paramètres » de calcul des retraites, la priorité étant de « rechercher une méthode de travail et des objectifs consensuels ».

Enfin, Eric Woerth a indiqué qu'une concertation similaire allait être menée avec les syndicats de la fonction publique, qu'il recevra les 22 et 26 avril (3).

Notes

(1) Selon la commission des comptes de la sécurité sociale, le déficit de la branche doit passer de 5,6 milliards d'euros en 2008 à 8,1 milliards en 2009 - Voir ASH n° 2627 du 9-10-09, p. 9.

(2) A l'heure où nous bouclions ce numéro, le rapport du Conseil d'orientation des retraites n'avait toujours pas été diffusé.

(3) Seront reçus le 22 avril la FSU, la CGC Fonction publique et la CFDT Fonction publique. Le 26 avril, ce sera au tour des autres syndicats, notamment la CGT, FO et la CFTC.

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