La tendance observée au dernier trimestre 2008 s'est confirmée tout au long de l'année 2009 : selon le rapport annuel de l'Office français de protection des réfugiés et des apatrides (OFPRA) publié le 8 avril (1), la demande d'asile a augmenté l'an passé de 12 %, pour atteindre près de 47 700 demandes (réexamens et mineurs accompagnants compris). La France reste ainsi la première destination des demandeurs d'asile en Europe devant l'Allemagne et le Royaume-Uni.
L'augmentation de la demande d'asile est avant tout imputable à la multiplication des premières demandes (+ 23 %). Lesquelles représentent désormais 70 % de la demande globale alors que leur part n'était que de 64 % en 2008. Parallèlement, les demandes de réexamen ont diminué de 22,6 %, passant de 7 195 en 2008 à 5 568 en 2009, tandis que le nombre de mineurs accompagnants est demeuré au même niveau. « L'analyse de l'évolution de la demande d'asile depuis les dernières décennies inscrit celle-ci dans une logique de cycles », indique le rapport. « L'année 2009 confirme que la demande se situe actuellement dans une phase de croissance. » Ainsi, pour l'OFPRA, « aucun élément à ce jour ne laisse présager une baisse de la demande d'asile en 2010 ».
Autre constat dressé par l'office : l'année 2009 est en rupture avec les tendances sociodémographiques des demandeurs d'asile observées depuis 2004. La part des femmes, qui était en progression constante depuis plusieurs années, a diminué, pour s'établir à 35,4 % (contre 37,6 % en 2008). Parallèlement, la proportion des demandeurs d'asile célibataires a de nouveau été en augmentation, passant de 48 % en 2008 à 49,2 % en 2009.
En résumé, le profil type du demandeur d'asile en 2009 est un homme célibataire, âgé de près de 32 ans et en provenance du continent européen.
Les principaux pays d'origine ont été l'ensemble Serbie et Kosovo (26 % du total en 2009, + 67 % par rapport à 2008), le Sri Lanka (19,6 %, + 33 %), l'Arménie (17,2 %, + 50 %), la République démocratique du Congo (15,8 %, + 10,5 %), la Russie (14,7 %, - 6,7 %), la Turquie (13,7 %, - 8 %) et la Chine (11,5 %, + 92 %). En 2008, les trois principaux pays d'origine étaient la Russie (Tchétchénie et nord du Caucase), suivie de l'ensemble Serbie et Kosovo, et de la Turquie.
Le taux global d'admission (somme des décisions d'accord de l'OFPRA auxquelles s'ajoutent les décisions d'annulation de la Cour nationale du droit d'asile) est passé de 36 % en 2008 à 29,4 % en 2009. Au total, 10 373 personnes ont été placées sous la protection de l'office, les taux d'admission les plus élevés revenant aux ressortissants d'Irak (82 %), de Somalie (76 %) et d'Erythrée (70 %). Suivent le Mali (65,5 %) et le Sénégal (53,3 %), pays réputés « sûrs » mais qui arrivent loin devant l'Afghanistan (37,3 %). Ce taux d'admission s'explique par la protection accordée aux jeunes filles menacées d'être excisées au Mali et au Sénégal.
(1) Rapport disponible sur