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Itinéraire d'un enfant pas gâté

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Un documentaire de France 5 relate l'histoire de Bernard, grandi en foyer d'accueil, gravement accidenté, licencié, expulsé, qui tombe dans la précarité et le désespoir. Avant de mourir seul dans la rue.

Le réalisateur Jean-Louis Saporito a suivi les traces d'un homme meurtri par la vie. Celles de Bernard, qui a passé son adolescence dans un foyer d'accueil à Bayeux (Calvados). A 18 ans, il trouve des petits boulots dans le bâtiment, puis un poste de manutentionnaire en CDI. Il a 24 ans quand il tombe très amoureux d'une jeune fille. Quand la mère de la demoiselle exige la rupture, c'est une nouvelle fêlure dans la vie de Bernard. Un malheur n'arrivant jamais seul, dans les semaines qui suivent, il est blessé dans un accident de voiture et passe quarante-neuf jours dans le coma, puis est licencié pour « retards répétés ». La solitude lui pèse, les loyers en retard s'accumulent. Il se tourne vers les associations caritatives, va de petits boulots en emplois précaires et trouve refuge dans l'alcool. Le jour où il est expulsé de son logement, il refuse une place en foyer d'accueil d'urgence - aux règles trop strictes à son goût - et devient un sans-abri. Peu à peu, il s'enfonce dans son désespoir, refuse les soins et les mains tendues. Le 8 septembre 2009, le cadavre de Bernard est retrouvé dans un parc municipal, à quelques mètres de son squat. Il fait partie des 392 morts de la rue recensés l'année dernière.

Le documentaire diffusé sur France 5 part sur ses traces, en interrogeant toutes les personnes qui ont côtoyé le SDF au cours de sa vie : son instituteur, une employée du foyer d'accueil, le directeur départemental de l'action sociale de l'époque, ses anciens employeurs et même la mère de sa dulcinée... Sans oublier tous les travailleurs sociaux et bénévoles qui l'ont connu - aux Restos du coeur, aux Jardins du coeur, à l'association Trait d'union et au Secours catholique -, le personnel de l'hôpital psychiatrique où il a été soigné, les commerçants de Bayeux, la police municipale et, enfin, ses compagnons d'infortune. Un angle original, pour dresser le portrait d'un homme que « tout le monde aimait bien », mais que personne n'a pu sauver.

Mort(s) de la rue - Jean-Louis Saporito - Sur France 5, le mardi 20 avril, à 20 h 35

CULTURE

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