Déception pour EAPN (European Anti-Poverty Network) : si les chefs d'Etat et de gouvernement ont accepté de faire de la réduction de la pauvreté l'un des cinq objectifs de la nouvelle stratégie de l'Union européenne pour 2020, ils ont échoué, lors du conseil de printemps du 26 mars, à s'entendre sur un chiffre et sur un indicateur (1). La Commission européenne avait pourtant, le 3 mars, préconisé un objectif visant à faire passer 20 millions de personnes au-dessus du seuil de pauvreté relative (60 % du revenu médian). Dans une lettre du 15 mars, EAPN avait demandé aux Premiers ministres et présidents des pays de l'Union de soutenir cette proposition. Il s'agit non pas d'ignorer le reste des 80 millions de personnes pauvres en Europe, avait fait valoir le réseau, mais d'adopter « une cible intermédiaire sur la voie de l'éradication de la pauvreté ». Les ONG sociales avaient également défendu l'indicateur de pauvreté relative contre l'idée d'adopter un indicateur « ancré dans le temps », contesté car il tient davantage compte de l'impact de la croissance économique sur les niveaux de vie qu'il ne mesure la pauvreté et les inégalités. Le délai que se sont octroyé les décideurs européens, qui se prononceront en juin sur le sujet, est à ses yeux un mauvais signe sur leur « engagement véritable à dépasser les actes symboliques ».
Sur le terrain
Réduction de la pauvreté : EAPN déplore une occasion manquée
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