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Aides réclame la transparence sur les crédits régionaux de la lutte contre le sida

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«On a du mal à comprendre ce qui se passe », s'alarme Olivier Denoue, directeur général délégué d'Aides. Alors que la ministre de la Santé, Roselyne Bachelot, avait, fin décembre, assuré que les financements consacrés à la lutte contre le sida ne diminueraient pas, l'association craint que son réseau, qui a perçu 6,7 millions d'euros du ministère en 2009, ne reçoive 700 000 € de moins en 2010. Et selon elle, d'autres associations subiraient des coupes budgétaires. Si toutes ses délégations régionales ne sont pas logées à la même enseigne - l'Ile-de-France n'étant pas concernée -, « quatre subissent des baisses de subvention qui frôlent les 50 %, précise Olivier Denoue : celles de Provence-Alpes-Côte d'Azur, d'Aquitaine, du Centre et de la Bretagne. La Guyane, territoire le plus touché par de nouveaux cas, est également confrontée à une importante diminution. » Aides, qui, en signe de protestation, fermait symboliquement ses lieux d'accueil le 7 avril, craint la disparition d'antennes locales ou de certaines actions prioritaires, comme celles menées auprès des publics homosexuel et migrant. Une situation plutôt paradoxale, alors que la prévention est le premier axe stratégique du plan de lutte contre le VIH/sida 2010-2013.

Le transfert des groupements régionaux de santé publique aux agences régionales de santé, qui auront désormais la main sur les financements, explique-t-il cette diminution ? C'est l'hypothèse d'Aides, qui rappelle que, dans son rapport de février dernier, la Cour des comptes recommandait « d'améliorer la connaissance par le ministère de la Santé des actions de prévention et d'accompagnement subventionnées au niveau local par les groupements régionaux de santé publique, dont les missions seront reprises en 2010 par les agences régionales de santé ». En tant que présidente du groupe d'étude sur le sida à l'Assemblée nationale, Marie-George Buffet, députée (PC) de Seine-Saint-Denis, s'est à son tour inquiétée des conditions de ce transfert auprès de la ministre. Dans un courrier daté du 31 mars, elle lui demande « de bien vouloir communiquer les montants alloués à la lutte contre le sida dans chaque région » et de présenter les mesures envisagées « pour garantir aux associations de lutte contre le VIH/sida des moyens plus stables et plus importants ». Dans une lettre ouverte à Roselyne Bachelot datée du 7 avril, Act Up demande également des explications chiffrées sur l'évolution des crédits.

Au ministère, on réfute ce « procès d'intention » fait aux agences régionales de santé, officiellement créées depuis le 1er avril et qui « maintiendront les budgets consacrés à la prévention ». Quant aux crédits régionaux alloués à la lutte contre le sida, ils « passent de 23 millions d'euros en 2009 à 29,5 millions d'euros en 2010 », ajoute-t-on au cabinet de Roselyne Bachelot, selon lequel les crédits versés sur une année pleine en 2009 ne peuvent pas être comparés à trois mois d'engagements sur 2010. En clair, les services déconcentrés n'auraient pas encore distribué toute leur enveloppe. Ce qui ne lève pas vraiment les inquiétudes. « En 2009, nous avions une visibilité sur toute l'année, répond Olivier Denoue. Et dans certaines régions, on nous confirme qu'il y aura tout de même des baisses ou que les fonds seront affectés ailleurs. La réalité est qu'il y a un grand flou lié au transfert de responsabilités aux ARS. Face aux discours différents entendus localement, nous avons besoin de transparence sur les montants et vers quoi ils seront dirigés. »

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