Dans un récent courriel adressé au Comité national de suivi des groupes d'entraide mutuelle (GEM), la direction générale de la cohésion sociale (DGCS) a indiqué que, faute de marge de manoeuvre financière, aucun des 68 nouveaux projets de GEM déposés en 2009 ne pouvait être financé. Elle ajoute que, « dans la mesure où sont imputées sur l'enveloppe budgétaire des GEM [24 millions d'euros depuis 2006], les subventions aux associations têtes de réseau et aux associations oeuvrant dans le champ du handicap psychique (FNAPsy, Unafam, Croix-Marine, Advocacy et Agapsy), [...] le financement des 334 GEM existants nécessite une baisse du plafond de la subvention de 75 000 à 71 100 € ». Par ailleurs, la DGCS précise qu'elle laissera en 2010 la possibilité aux régions de répartir les crédits sur leur territoire et, le cas échéant, de procéder à des redéploiements entre les départements.
Cette annonce a entraîné la « consternation » d'Agapsy (Associations gestionnaires pour l'accompagnement des personnes handicapées psychiques). « Ces intentions témoignent, une fois, de plus de la précarité des dispositifs initiés par les pouvoirs publics depuis la loi de 2005 lorsqu'ils sont destinés spécifiquement aux personnes en situation de handicap psychique », se désole-t-elle, dénonçant la carence des moyens accordés par l'Etat aux GEM, ce qui menace gravement leur pérennité. Mais c'est aussi le détournement des moyens qu'elle juge particulièrement choquant, puisque l'enveloppe sert aussi à financer des associations dans le champ du handicap psychique. « Ces dernières n'ont aucune légitimité à recevoir des subventions prélevées sur le montant alloué aux GEM », a d'ailleurs aussitôt réagi Jean Canneva, président de l'Unafam (Union nationale des amis et familles de malades psychiques). « L'Unafam, en ce qui la concerne, n'a jamais perçu et ne veut en aucun cas apparaître comme prélevant un centime sur le budget affecté aux GEM. Si l'association demande des aides, c'est parce qu'elle apporte des services spécifiques. » L'Agapsy revendique, de son côté, pour les fédérations concernées « un vrai programme de soutien hors de l'enveloppe des GEM ». Elle a demandé à rencontrer Fabrice Heyriès, directeur général de la cohésion sociale.