Dans une résolution adoptée le 25 mars par 572 voix pour, 28 contre et 23 abstentions, le Parlement européen exige « une analyse critique des échecs des politiques conduites » en matière d'intégration des Roms, compte tenu des « progrès insuffisants » constatés à ce jour. Les eurodéputés s'insurgent tout d'abord contre la récente montée du racisme à l'égard des Roms dans plusieurs pays européens. Ils dénoncent les discriminations dont cette population fait l'objet en matière d'éducation, de logement, d'emploi, d'accès aux soins de santé, et s'inquiètent de sa faible participation politique. Ils estiment également « préoccupant » le rapatriement forcé des Roms vers les pays des Balkans, où ils risquent de se retrouver sans logement et sans revenus.
Le Parlement réitère donc sa demande d'élaboration d'une stratégie européenne globale d'intégration des Roms, stratégie qu'il réclame depuis 2008 et à laquelle la Commission européenne n'a « pas encore répondu ». A l'approche du second sommet européen sur l'inclusion des Roms, qui se tiendra le 8 avril, les eurodéputés considèrent en effet que l'heure est venue de concrétiser les engagements politiques. Ils estiment « essentiel que soit établi un programme précis de développement [...] rendant une intervention immédiate possible dans les zones de «ghettos» confrontées à de graves désavantages structurels ». Les parlementaires invitent également la Commission européenne à désigner l'un de ses membres comme responsable de la coordination de la politique à l'égard des Roms.
Enfin, l'utilisation des fonds européens en faveur de l'intégration des Roms devrait, selon eux, être évaluée en fonction de leurs impacts sociaux, et les autorités locales devraient être incitées à mieux utiliser les opportunités de financements.