Ce livre parle de l'amour, de la famille, de l'imaginaire et du quotidien, des petits pois et d'attaques de requin ! C'est surtout un ouvrage sur les gens du voyage, leurs bonheurs et leurs tracas quotidiens. Réalisé lors d'ateliers de bande dessinée animés sur les terrains de résidence des gens du voyage, à l'initiative du centre social Les Alliers d'Angoulême, il a permis à des enfants et à leurs parents de s'exprimer à travers le dessin, ou parfois le roman-photo, sur leur condition et leur vision du monde. Les plus jeunes artistes ont profité du Festival international de la bande dessinée d'Angoulême, en janvier dernier, pour vendre les premiers exemplaires de La super vie des gitans. Stessy et Johanna y parlent de la « campine » (la caravane), et des copains « qui ne viennent jamais jouer chez nous, parce qu'ils ne trouvent pas le terrain » situé entre la voie ferrée et le stade. Durant l'hiver, l'éclairage public était en panne et le terrain des Alliers invisible dès la fin de l'après-midi...
Souvent exclus socialement, économiquement, culturellement, les gitans rendent compte, à leur façon, de l'angoisse des expulsions, du carnet de circulation qui, tel un « passeport de l'intérieur », récapitule leurs déplacements comme s'ils étaient « à l'étranger » - ce qui a été dénoncé par la Haute Autorité de lutte contre les discriminations et pour l'égalité (HALDE) (1). « Ça nous montre du doigt. Un carnet de circulation, c'est un gitan, voilà, tout simplement », regrette monsieur Visse. Enfin, comme tous les autres enfants, ils dessinent des histoires d'amour et de mariage, sous forme de contes. Dans les dessins, les éducateurs ont retrouvé un rapport particulier au « dehors » : la nature y est omniprésente, témoignant d'une observation minutieuse et d'une grande connaissance de l'environnement.
La super vie des gitans - Association Gens du voyage - Centre social Les Alliers - Impasse Georges-Lautrette, 16 000 Angoulême - Tél. 05 45 25 08 15 -