60 bougies pour un combat

A l'Espace Agora, à Paris, 150 sans-abri peuvent trouver refuge, avoir accès à la cafétéria, aux douches, à la laverie ou à une consultation médicale, sans oublier des activités culturelles et sportives. Parfois, lorsque les températures sont très basses, des lits de camp sont dépliés dans les locaux pour permettre à certains de passer la nuit. Non loin de là, à Emmaüs Défi, depuis 2007, les « chiffonniers » récupèrent le linge, les meubles et toutes sortes d'objets afin de les recycler et de les revendre à bas prix. Toutes issues de la rue, 80 personnes y sont employées. Elles signent des contrats de travail de courte durée afin d'accéder progressivement à l'emploi, à l'insertion. Dans les Deux-Sèvres, l'aide à l'insertion passe par l'association Les Ateliers du bocage, devenue leader de la récupération high-tech. Y travaillent 200 salariés, qui collectent et reconditionnent 20 000 téléphones par mois et près de 4 000 ordinateurs par an. A la Ferme de Moyembrie, dans l'Aisne, ce sont les ex-détenus qui essaient de reprendre goût à la vie en donnant un coup de main, le temps de réfléchir à leur avenir.

Ce documentaire s'immisce dans toutes ces communautés où, selon les voeux de l'Abbé Pierre, qui créa le mouvement Emmaüs il y a soixante ans, ces exclus (re)deviennent utiles. De nombreuses structures coexistent au sein d'Emmaüs (HLM Emmaüs, Association Emmaüs, SOS Famille Emmaüs, etc.), en France comme dans 35 autres pays. Partout, elles tentent d'innover pour s'adapter à la société actuelle. Les chiffonniers d'hier se sont adaptés à la modernité, tout en gardant leur adage - « Ne jamais subir, toujours agir » -, sans faire appel à la charité.

Emmaüs, la force des faibles commence par des images abruptes de SDF dormant sur des bouches d'aération parisiennes, avant de montrer les « forces des faibles », à travers les parcours de plusieurs compagnons et les réussites de différents lieux d'accueil.