Réunis à Bruxelles les 25 et 26 février derniers, les ministres européens chargés de la justice et des affaires intérieures sont parvenus à un consensus sur une feuille de route en matière de lutte contre l'immigration clandestine. Proposé par le ministre français de l'Immigration, Eric Besson, ce programme de travail comporte 29 mesures « pour renforcer la protection des frontières extérieures de l'Union européenne [UE] et combattre l'immigration illégale » (1).
Les ministres européens sont notamment convenus de « parvenir d'urgence » à un accord sur la proposition de règlement européen prévoyant de renforcer les capacités d'intervention de Frontex, l'agence européenne chargée de la gestion des frontières extérieures de l'UE. Parmi les mesures envisagées, figurent le développement des équipes d'intervention rapide aux frontières « en cas de pressions urgentes et exceptionnelles », l'ouverture des budgets nationaux consacrés aux fichiers et aux équipements techniques afin de faciliter les opérations conjointes entre Etats membres, le renforcement de la coopération opérationnelle avec les pays tiers d'origine et de transit afin notamment d'améliorer les retours des immigrés clandestins et le développement des vols conjoints de retour organisés et cofinancés par Frontex.
Pour renforcer le système européen de surveillance des frontières, les ministres européens entendent demander aux Etats membres concernés de mettre en place ou de développer « un système national unique de surveillance des frontières et un centre national unique de coordination ». « Un réseau européen de centres nationaux de coordination, compatible avec le système d'information Frontex et disponible 24 heures sur 24, 7 jours sur 7 en temps réel, devrait être pleinement opérationnel dans le cadre d'un projet pilote dès 2011 et associer le plus grand nombre possible d'Etats membres possédant des frontières extérieures méridionales et orientales », prévoit également la feuille de route.
Par ailleurs, les ministres européens veulent aussi promouvoir la solidarité avec les Etats membres soumis à des pressions migratoires particulières, notamment « grâce [...] à une coopération pratique dans les domaines de l'asile, des migrations et des contrôles aux frontières ».
(1) Document disponible sur