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Nouvelles alertes sur le sort des sans-abri et des mal-logés

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A quelques jours de la fin de la trêve hivernale des expulsions et sur fond de grave crise économique et sociale, les 31 associations du collectif qui avait, en 2008, proposé « 100 mesures prioritaires » pour le logement et l'hébergement au gouvernement, ont voulu porter, le 3 mars, leur « cri d'alarme » aux plus hautes instances de l'Etat. Faute de pouvoir intervenir à la sortie du conseil des ministres, elles ont finalement déposé à l'Elysée leur Ve baromètre du suivi de ces mesures, assorti de propositions. Le collectif a d'ores et déjà prévu de se joindre à la manifestation organisée le 13 mars par le Réseau stop aux expulsions de logement (1).

Regrettant une fois de plus les failles du « chantier national prioritaire » prévu jusqu'en 2012, le collectif associatif appelle à « des engagements fermes et ambitieux ». Parmi eux : porter à 2 % du produit intérieur brut les dépenses de la collectivité en faveur du logement, mettre en oeuvre un moratoire des expulsions locatives pour les ménages « de bonne foi » et augmenter de 12 % les aides personnelles au logement. « A la fin du plan hivernal, ce sont 5 500 places de mise à l'abri qui vont être fermées sur le territoire national, et autant de personnes qui risquent d'être remises à la rue », souligne-t-il par ailleurs. Le collectif Les morts de la rue, qui plaide en faveur du maintien des places ouvertes pendant l'hiver, appelle, au-delà, à un débat de fond sur la prise en charge des sans-abri. Avec l'accompagnement des personnes comme fil conducteur, c'est un « changement de regard » pour sortir de « la pensée unique » qu'il propose, à même de tenir la personne sans abri « comme un partenaire possible et un acteur social responsable ».

La Fédération nationale des associations d'accueil et de réinsertion sociale (FNARS) a pour sa part alerté Benoist Apparu, secrétaire d'Etat au logement, sur la mise en route de la refondation du dispositif d'accueil des sans-abri et d'accès au logement, lancé en novembre. Tout d'abord sur les délais de mise en oeuvre des principales mesures, « irréalistes et intenables », selon la fédération, et que le secrétaire d'Etat s'est engagé à réviser. Quant au référentiel prestations/coûts, la fédération, qui affirme des positions fermes (refus d'une tarification à l'acte, de la segmentation et de la hiérarchisation de l'accompagnement...), a tenu à proposer ses propres repères. Ces derniers devraient être construits à l'issu d'un travail engagé avec la coopérative AVISO jusqu'à la fin mars et être soumis au groupe de travail national, qui lui devrait se poursuivre jusqu'à la mi-avril.

La FNARS s'inquiète en outre d'un manque de cohérence dans la mise en oeuvre des nouveaux plans départementaux d'accueil, d'hébergement et d'insertion (PDAHI). Alors que la fédération défend la nécessité de partir du besoin des personnes et non des dispositifs, « le document standard à remplir pour élaborer le PDAHI repart d'une logique de dispositif et d'une logique quantitative », critique-t-elle. De plus, cette démarche « souffre d'un manque d'articulation avec la mise en oeuvre des services intégrés de l'accueil, de l'évaluation et de l'orientation (SIAO) (2) et le travail en cours au niveau national sur le référent », contrairement aux préconisations de la circulaire du 9 décembre relative aux PDAHI (3).

Quant au référentiel sur l'« accompagnement dans et vers le logement », sur lequel planche également un groupe de travail national, « il est bien affirmé par l'Etat que cet accompagnement n'a pas vocation à prendre en charge globalement les personnes et que cette approche globale relève de la compétence des services sociaux de secteur », regrette la FNARS. D'où le risque, prévient-elle, de voir limité l'accompagnement prévu par la réforme à la seule dimension du logement, au détriment de la prise en compte de l'ensemble des difficultés des personnes, indispensable à leur insertion durable. Le secrétaire d'Etat s'est engagé à répondre à toutes ces préoccupations dans les prochains jours.

Dans la lettre du « Chantier national prioritaire 2008-2012 » du 2 mars, Alain Régnier, préfet délégué général « pour la coordination de l'hébergement et de l'accès au logement des personnes sans abri ou mal logées », se félicite quant à lui de l'avancée de la réforme. Et de plusieurs résultats obtenus, parmi lesquels 156 projets d'humanisation de centres d'hébergement, 729 ménages logés grâce à l'intermédiation locative en Ile-de-France, ou encore les 8 000 places ouvertes aujourd'hui en maisons-relais. Par ailleurs, selon le bilan de l'administration, un tiers des départements sont déjà dotés d'un SIAO ou d'un service s'en approchant. « La plupart des nouveaux dispositifs et outils seront en place pour l'été », indique la lettre d'information.

Notes

(1) Qui réunit notamment la CSF, le DAL, AC !...

(2) A propos desquels elle a déjà dénoncé le manque de concertation - Voir ASH n° 2645 du 5-02-10, p. 22.

(3) Voir ASH n° 2638 du 25-12-09, p. 8.

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