Peut-on retranscrire la vie quotidienne d'un sans-papiers par la danse ? C'est le défi relevé par Hamid Ben Mahi en adaptant La géographie du danger (Ed. Naïve), un texte de Hamid Skif, écrivain et poète algérien. Le danseur-chorégraphe interprète avec son corps la peur, l'ennui, la faim, le désespoir, la folie... dans une chorégraphie inspirée du hip-hop. Dans cette performance, il joue le rôle d'un immigré clandestin anonyme, enfermé dans sa chambre mansardée parisienne. Pour retracer son difficile périple dans la neige jusqu'en France, habillé d'un grand manteau et d'un bonnet, il danse au centre de jeux de lumières subtiles. Ensuite, torse nu, le danseur-gymnaste, seul sur scène mais accompagné de ses ombres, entame une danse pleine de souffrance - il souffle, rampe, se tord - comme s'il était à la recherche d'une issue. Il ne la trouvera pas. Il connaît la géographie du danger : les bars, les grands magasins, le métro, les ghettos d'immigrés. Il n'est nulle part en sécurité. La seule solution qu'il trouve, après quatre années passées cloîtré, est le suicide. « Ce pays a tué mon corps mais a donné des ailes à mon âme », affirme-t-il.
La géographie du danger - D'après le texte de Hamid Skif - Compagnie Hors Série - Hamid Ben Mahi - Le 13 mars à Carros, du 16 au 27 mars à Bordeaux, le 30 mars à Lille, le 2 avril à Loosen-Gohelle, du 7 au 11 avril à Saint-Denis, le 20 avril à Rouen, les 27 et 28 avril à Mulhouse, le 4 mai à Bourg-en-Bresse, le 14 mai à l'île de Ré -