Une occasion manquée ? C'est en tout cas la question que se posent plusieurs fédérations du secteur après le lancement, en France, de l'année européenne de lutte contre la pauvreté et l'exclusion sociale. Le 18 février à la Cité internationale universitaire de Paris, Martin Hirsch, Haut Commissaire aux solidarités actives, Benoist Apparu, secrétaire d'Etat chargé du logement et Làzslò Andor, commissaire européen pour l'emploi, les affaires sociales et l'inclusion, ont pourtant présenté, devant 500 personnes, les 68 projets retenus par le comité de pilotage, concernant l'accès aux droits, l'amélioration des parcours d'insertion et le développement des partenariats territoriaux (1). Cette journée, émaillée de plusieurs ateliers, devait marquer l'engagement et la mobilisation de l'ensemble des acteurs concernés. Reste que le CNLE (Conseil national des politiques de lutte contre la pauvreté et l'exclusion sociale) et l'Unccas (Union nationale des centres communaux d'action sociale), qui avaient participé aux travaux préparatoires, n'ont pas été invités aux débats, ce qui laisse un sentiment mitigé sur la priorité accordée par le gouvernement à cette problématique. « D'ailleurs, note-t-on à l'Unccass, alors que dans d'autres pays européens l'année européenne a eu un grand retentissement, il semble qu'en France cela se déroule en catimini ». L'Uniopss (Union nationale interfédérale des oeuvres et des organismes privés, sanitaires et sociaux) regrette également que l'événement n'ait pas été l'occasion de lancer une large campagne de communication destinée à « changer le regard de l'opinion publique sur la pauvreté. »
Quant au contenu même des projets, la Fnars (Fédération nationale des associations d'accueil et de réinsertion sociale) déplore que les jeunes soient quelque peu laissés de côté. « Parmi les axes principaux du programme national, on trouve la lutte contre la pauvreté infantile. Au vu des études concernant les personnes vivant en dessous du seuil de pauvreté et des personnes hébergées dans nos centres d'accueil (en Ile-de-France, 20 % ont entre 18 et 24 ans), il aurait également fallu insister sur la pauvreté des jeunes », explique Hervé de Ruggiero, directeur général.
(1) Les projets sont détaillés sur le site Internet