Les situations de pauvreté, fréquentes dans les quartiers cibles de la politique de la ville que sont les zones urbaines sensibles (ZUS), se traduisent par un taux d'allocataires des caisses d'allocations familiales (CAF) plus de deux fois supérieur à celui observé en France métropolitaine, selon l'e-essentiel, la publication électronique de la caisse nationale des allocations familiales (1). En effet, alors qu'en France les 751 ZUS regroupent 4 millions d'habitants - soit 6,7 % de la population -, on y comptait, au 31 décembre 2008, 1,1 million d'allocataires, soit plus de 10 % de l'ensemble de ceux des CAF. Dans le Nord-Pas-de-Calais, en Ile-de-France et en Champagne-Ardenne, ce taux dépasse même 15 %. Si l'on considère l'ensemble de la population couverte - l'allocataire, son conjoint éventuel, les enfants et autres personnes à charge -, environ 2,8 millions de personnes connues des CAF vivent dans les ZUS. Ce sont surtout des familles monoparentales, des personnes isolées ou des couples sans enfants. En 2008, les titulaires du revenu minimum d'insertion (RMI) étaient deux fois plus nombreux en ZUS que dans l'ensemble du territoire métropolitain (18 % contre 9,3 %). Un chiffre à rapprocher de celui du taux de chômage qui, selon l'Observatoire national des zones urbaines sensibles (Onzus), touche 16,9 % des 15-59 ans vivant en ZUS contre 7,5 % en France métropolitaine. Plus des trois quarts des allocataires de ces quartiers perçoivent une aide au logement - la plupart du temps l'aide personnalisée au logement (APL) -, contre 55 % en métropole.
Les prestations perçues représentent 50 % des revenus disponibles pour 33 % des résidants des zones urbaines sensibles et 100 % des ressources pour 21 % d'entre eux (contre respectivement 19,5 % et 12,2 % en métropole).
(1) « Les allocataires des caisses d'allocations familiales des zones urbaines sensibles à la fin 2008 - N° 95 - février 2010 - A lire sur