Harlem, 1987. Sa mère a beau lui dire que l'école ne sert à rien et qu'il vaut mieux faire la queue aux allocs, Precious Jones, 16 ans, rêve d'une vie meilleure. Frappée et abusée sexuellement par ses parents, l'adolescente est obligée de quitter le lycée lorsqu'elle tombe enceinte pour la deuxième fois. Son proviseur l'oriente vers l'école alternative Comprendre/ Apprendre, où elle s'exerce à lire et à écrire avec un groupe de jeunes femmes aux parcours aussi durs que le sien. Le professeur, miss Rain, tente de redonner de l'espoir à ces personnages à la dérive, et joue un rôle d'assistante sociale auprès de Precious, notamment le jour où elle doit lui trouver un hébergement d'urgence. Les travailleurs sociaux, la jeune fille a du mal à leur accorder sa confiance, depuis qu'elle voit sa mère leur mentir ouvertement, chaque mois, pour obtenir des aides financières... Plus elle étudie, plus Precious s'ouvre aux autres, relâche la tension et redevient une fille de 16 ans, avec ses préoccupations plus futiles. « Un jour, je serais normale », se dit-elle. Certes, il y a du chemin. Mais malgré cet univers glauque, le film compte des séquences pleines d'humour et d'autres plus oniriques, qui allègent le propos. Precious, qui s'échappe dans son imagination, y est mince et belle, talentueuse et admirée, elle a la gloire et un petit ami.
Comme miss Rain, Sapphire, l'auteur du roman Push (Ed. Seuil, 1996) - dont Precious est l'adaptation -, a donné des cours d'alphabétisation à des adultes dans les ghettos new-yorkais. Elle s'est inspirée de ces gens abîmés par la pauvreté et la violence, qui faisaient preuve d'une incroyable résilience.
Precious - Lee Daniels - 109 min - Sortie en salles le 3 mars