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Sommet social : déception sur la dépendance et les fins de droits

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Lors du sommet social qui s'est tenu le 15 février à l'Elysée (voir ce numéro, page 7), le chef de l'Etat n'a guère calmé les inquiétudes des associations de chômeurs, ni celles des organisations du secteur du handicap et des personnes âgées. Ces dernières acceptent très mal l'annonce du report de la loi sur la dépendance, qui ne sera abordée qu'après le dossier des retraites prévu pour l'automne 2010. Tout porte donc à croire que cette réforme tant attendue sera repoussée à 2011. « C'est la douche froide, s'indigne Emmanuel Verny, directeur général d'UNA (Union nationale de l'aide, des soins et des services aux domiciles), alors que c'était pourtant un engagement de Nicolas Sarkozy lors de ses voeux. C'est désespérant car les problèmes de financement de notre secteur relèvent des problèmes de financement du cinquième risque (1). » Plus nuancée, l'AD-PA (Association des directeurs au service des personnes âgées) estime que si ce report est « contrariant », il peut cependant être fructueux « s'il est l'occasion de réels échanges s'appuyant sur les attentes des personnes âgées, des familles et des professionnels qui les accompagnent ». Elle demande par ailleurs que le terme de « dépendance », qu'elle juge dévalorisant pour les personnes, soit abandonné au profit d'« aide à l'autonomie », qui « indique l'objectif vers lequel notre société doit accompagner chacun de ses membres y compris âgés ».

Quant aux associations de chômeurs (le Mouvement national des chômeurs et précaires [MNCP], AC !, l'APEIS, la CGT-chômeurs), elles attendent des réponses urgentes sur la situation des « fins de droits », renvoyée à la négociation entre les partenaires sociaux. Elles devaient d'ailleurs prévoir des actions de mobilisation pour se faire entendre. Réclamant « un revenu décent pour tous », elles plaident, une nouvelle fois, pour une hausse nette des minima sociaux et le desserrement des conditions d'accès à l'allocation de solidarité spécifique (ASS). « Aujourd'hui, cette allocation comme le revenu de solidarité active sont accordés en fonction des revenus du couple et non de la personne, explique Jacqueline Balsan, vice-présidente du MNCP. De sorte que des femmes au chômage se retrouvent à demander de l'argent à leur mari, elles sont privées de dignité, c'est une régression ! » Leur demande concerne aussi le rétablissement de l'allocation équivalent retraite (AER) (2) et non sa simple prolongation comme l'a annoncé Nicolas Sarkozy. « C'est d'autant plus important que de nombreux salariés sont devenus des salariés jetables : après 30 ans, ils se retrouvent sans boulot », poursuit Jacqueline Balsan. Enfin, le collectif Alerte demande, de son côté, la revalorisation du RSA socle.

Notes

(1) L'AER concerne les chômeurs de moins de 60 ans arrivant en fin de droits mais ayant déjà tous leurs trimestres de cotisation retraite.

(2) L'enseigne France Domicile, lancée en 2006 par UNA, l'Unccas et la Mutualité française, a été placée en redressement judiciaire le 26 janvier. Nous y reviendrons dans un prochain numéro.

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