La secrétaire d'Etat chargée de la famille et de la solidarité a officiellement lancé, le 16 février à Paris, les « états généraux de l'enfance » annoncés il y a quelques mois par Nicolas Sarkozy (1). Un coup d'envoi donné devant un parterre d'élus, d'acteurs et de professionnels de l'enfance mais qui a été boycotté par certaines organisations professionnelles (sur les réactions des acteurs du terrain, voir ce numéro page 19).
« Nous avons une commande très précise du président de la République, une méthode et un calendrier », a assuré Nadine Morano. Objectif affiché : proposer d'ici à la fin du mois d'avril un plan d'actions pour « renforcer la protection de l'enfance fragilisée ». La réflexion va plus précisément s'organiser autour de cinq grands axes qui constituent les cinq ateliers des états généraux de l'enfance.
Il s'agira tout d'abord, avec le premier d'entre eux, de chercher à « améliorer la transmission d'informations relatives aux enfants en danger ou en risque de danger entre les acteurs de la protection de l'enfance ». Présidé par le directeur général de la cohésion sociale, Fabrice Heyriès, cet atelier devra notamment aboutir à des pistes d'actions pour « fluidifier la transmission de l'information préoccupante » et garantir la collaboration entre communes et départements face au « nomadisme de certaines familles », a indiqué la secrétaire d'Etat.
Intitulé « bien positionner le travail social » et présidé par Pierre Gauthier, le président de l'Union nationale des associations de formation et de recherche en intervention sociale (2), le deuxième atelier devra notamment réfléchir aux adaptations possibles permettant aux travailleurs sociaux de « dégager du temps pour être concrètement dans les familles et non pas seulement dans leur bureau », a expliqué Nadine Morano.
Présidé par le professeur Philippe Jeammet, psychiatre de l'enfant et de l'adolescent, le troisième atelier devra, pour sa part, dégager des propositions pour mieux accompagner la parentalité dès les premiers mois de la vie de l'enfant tandis que le quatrième - présidé par l'ancien directeur de la protection sociale et de l'intégration à la Commission européenne, Jérôme Vignon - se penchera sur les solutions possibles pour « mieux prendre en compte la situation des enfants vivant en situation de précarité économique ». Enfin, présidé par le professeur Bertrand Chevallier, chef de service en pédiatrie, le cinquième atelier se concentrera sur le thème de la prévention des risques liés à la pratique des jeux dangereux (jeu du foulard...).
Alors que le ministre du budget, Eric Woerth, avait indiqué le 12 février, sur l'antenne de RTL, que le décret créant le fonds de financement de la protection de l'enfance prévu par la loi du 5 mars 2007 réformant la protection de l'enfance serait pris « sous peu », Nadine Morano a de son côté précisé, sans entrer dans les détails, que « d'ici à la fin des ateliers », des propositions devront être faites à propos de ce fonds qui n'a toujours pas vu le jour(3).
Notons qu'un site Internet dédié aux états généraux de l'enfance devrait tout prochainement voir le jour, accessible par l'adresse
Selon les services de la secrétaire d'Etat, chacun pourra apporter une contribution directe dans le débat de la protection de l'enfance. « Chaque contribution sera relayée auprès des présidents d'ateliers afin de nourrir et d'enrichir les séances de travail. » Par ailleurs, « l'ensemble des comptes rendus de séances et les comptes rendus d'auditions seront rendus publics au fur et à mesure des réunions de travail ».
(2) Et ancien directeur de l'action sociale, de 1994 à 2000.