Deux mois durant, Stéphane Bonnefoi s'est immergé à la Paillade, quartier du nord de Montpellier. Cette zone urbaine sensible (ZUS), née à la fin des années 1960, est peuplée de 22 000 habitants. « Je n'ai aucune connaissance du quartier, sinon celle de toute une région qui le craint sans y avoir mis les pieds », témoigne le journaliste au début de ce reportage en quatre parties. Et l'auditeur le suit au fil de ses pérégrinations dans cette « mini-Casablanca » où le taux de chômage flirte avec les 50 %. Au coeur de son projet, le désir de recueillir la parole brute et intime d'habitants d'un quartier populaire. Tout commence dans une cage d'escalier. Aussi méfiants que pudiques, les Pailladins se montrent volubiles une fois la confiance gagnée. Rencontre avec Kader, un Français d'origine kabyle, logé depuis deux ans dans le foyer Adoma ; Amar, chibani invalide, qui vit dans ce même foyer depuis quarante ans ; Meriem, femme de caractère d'origine ivoiro-marocaine, cherchant à refaire sa vie ; Lhacen, gardien de la tour Assas, rebaptisée « Ouarzazate », qui décrit le glissement du quartier vers une pratique religieuse ostentatoire, comme en témoignent le développement du port du voile, la pratique de l'arabe à l'école ou l'absence de femmes dans les rues et les bistrots ; Nora, qui refuse de porter le voile « pour l'instant » et évoque ces groupes de femmes qui se réunissent pour parler religion. La Paillade est aussi une terre d'accueil pour les Gitans. Stéphane Bonnefoi a croisé Paulette, figure tutélaire de la « gitanie » pailladine, qui travaille à l'évangélisation de la communauté, ainsi qu'Antonio, son mari, qui casse de la ferraille à la hache le jour et joue de la guitare flamenca la nuit. A seulement vingt minutes du centre-ville de Montpellier, le quartier semble se refermer sur lui-même, malgré le passage du tram et le travail effectué par les très nombreuses associations locales...
A la Paillade - Stéphane Bonnefoi et Christine Diger - Sur France-Culture, de 17 h à 18 h - « Trouver la lumière », lundi 15 février ; « Le bled ? », mardi 16 février ; « Il était une foi gitane », mercredi 17 février ; « En toute conscience », jeudi 18 février - Puis à l'écoute en ligne pendant un mois sur