En 2008, les dépenses nettes des conseils généraux ont atteint 27,4 milliards d'euros, dont 1,5 milliard pour les départements d'outre-mer (DOM), indique la direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (DREES), dans son étude annuelle (1). Au premier rang, l'aide sociale liée au RMI (revenu minimum d'insertion) représente 6,2 milliards d'euros, soit 3,8 % de moins qu'en 2007. Le nombre d'allocataires du RMI ou des dispositifs qui y sont associés (CI-RMA, contrats d'avenir et RSA expérimental) a reculé de 4,6 % pour concerner 1 073 000 personnes en moyenne annuelle.
Environ 6,1 milliards d'euros ont été consacrés à l'aide aux personnes âgées, soit une progression de 22 % depuis 2004. Plus de la moitié de cette somme (3,7 milliards) a concerné les personnes vivant en établissement ou en famille d'accueil, que ce soit au titre de la prise en charge de l'hébergement ou de la dépendance. Les dépenses brutes allouées au domicile (3,3 milliards d'euros) ont augmenté de 3,3 % par rapport à 2007. Au total, la prise en charge de la dépendance des personnes âgées a représenté 5 milliards d'euros, soit 5 % de plus que l'année précédente. Depuis 2007, le nombre moyen de bénéficiaires de l'allocation personnalisée d'autonomie (APA) a dépassé le million de personnes.
Troisième grand poste de dépenses, celui de l'aide sociale à l'enfance (ASE), qui a atteint 5,9 milliards d'euros (soit 2,3 % de plus que l'année précédente). Les dépenses les plus importantes restent celles liées aux placements d'enfants en établissement (49 %), suivies des placements en famille d'accueil (25 %). Le reste concerne les allocations mensuelles (5 %), les actions éducatives à domicile et en milieu ouvert (7 %) et les mesures de prévention spécialisée (4 %).
Enfin avec 4,7 milliards d'euros, les dépenses liées aux personnes handicapées, ont connu leur plus forte progression en 2008 (+ 6,3 %) et occupent le quatrième poste de dépense des départements. Parmi les 281 500 personnes concernées, un peu plus de la moitié (54 %) a bénéficié d'une aide à domicile (via l'allocation compensatrice pour tierce personne, la prestation de compensation du handicap ou une aide ménagère) et 46 % d'un accueil familial ou en établissement.
Au final, les dépenses d'aide sociale (en incluant les dépenses de personnel) des départements de France métropolitaine ont augmenté de 1,5 %, mais la situation est très variable d'un département à l'autre. Ainsi, certains les ont diminuées de plus de 4 % (Indre, Haute-Marne, Val-de-Marne) quand d'autres les ont accrues de plus de 10 % (Indre-et-Loire, Lot ou Meuse). « Ces résultats ne rendent pas seulement compte des politiques menées par les départements, mais aussi des aléas de gestion ou de trésorerie pouvant affecter les comptes annuels, ainsi que du contexte démographique, social et économique local (notamment pour le RMI) », explique la DREES.
(1) « Les dépenses d'aide sociale départementale en 2008 » - Etudes et résultats n° 714 - Janvier 2010 - Disponible sur