CONTRE L'ADDICTION, LE VIVRE-ENSEMBLE. « Dans les autres centres, je n'ai jamais tenu le coup plus de dix jours », raconte Sébastien. A la maison d'accueil Le Gué, ce trentenaire a trouvé un lieu propice pour arrêter progressivement sa consommation de Subutex. « Ici, on est occupés tout le temps, on n'a pas le temps de trop cogiter et de penser à la came. » Ce centre de soins et d'hébergement pour personnes toxicomanes a été fondé en 1979 par le père André Pernet, éducateur retraité. Située à proximité de Montélimar (Drôme), la ferme accueille en permanence 10 à 15 résidents admis sur lettre de motivation, pour une durée minimale de trois mois. Lieu de vie communautaire, Le Gué, qui emploie 11 salariés, table sur le travail agricole, l'abstinence de tout produit psychoactif et le vivre-ensemble, pour non pas « sauver » le toxicomane, mais tenter de le ramener à une relation aux autres, au monde, aux choses. Alain Miziane, moniteur-éducateur et directeur adjoint, explique au micro de l'émission de France Culture Sur les docks que la réussite du Gué tient aux repères donnés par le maraîchage, l'élevage et les travaux de la maison aux personnes prises en charge, elles-mêmes longuement interviewées dans ce reportage in vivo : « Et surtout, on essaie d'inscrire les résidents dans la réalité sociale. Leur faire comprendre qu'ils ont leur place dans la société », conclut le travailleur social.
Passeurs du Gué - En ligne jusqu'au 28 février sur