Malgré le constat alarmant sur le suicide carcéral (122 en 2009), les mesures restent « improductives et inadaptées », réagit la CGT pénitentiaire après les annonces de la garde des Sceaux, dans le cadre de la présentation de la politique pénitentiaire du gouvernement (1). « Le repérage, l'évaluation, l'intensification de surveillance restent les seules préconisations retenues par l'administration pénitentiaire et le ministère de la Justice », déplore l'organisation, qui appelle le gouvernement « à évaluer sérieusement la forte dégradation de la condition pénitentiaire et à orienter les politiques pénales en vue d'une amélioration certaine et rapide du système carcéral ». Elle rappelle que Jean-Louis Terra, auteur en 2003 d'un rapport qui visait à réduire de 20 % la mortalité carcérale par suicide, ainsi que Louis Albrand, chargé en 2008 d'une nouvelle mission sur le sujet, établissent clairement un lien entre l'amélioration de la prévention et celle des conditions de détention. L'Observatoire international des prisons a, de son côté, déploré des mesures visant essentiellement à repérer les comportements « à risque » et à empêcher matériellement les détenus de passer à l'acte, sans remettre fondamentalement en cause la politique de prévention.
Sur le terrain
Prévention du suicide en prison : des mesures jugées inadaptées
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