« Ce n'est pas seulement la colère qui motive mon acte photographique, j'agis pour apporter du soutien et du respect à toutes les femmes blessées », écrit Catherine Cabrol en préface de Blessures de femmes. Pour la photographe, qui a réuni dans cet ouvrage une cinquantaine de portraits et autant de témoignages, « il y a des moments où les prendre en photo, c'est les prendre dans mes bras ». Pédophilie, viol, torture, inceste, esclavagisme, excision... la liste des horreurs subies par ces femmes est longue. Elles viennent d'Indonésie, d'Algérie, de Guinée, du Tibet, de France aussi - la barbarie est universelle. Elles relèvent la tête devant l'objectif, pour changer notre regard sur les femmes victimes de violences. Car les visages immortalisés par Catherine Cabrol font voler en éclats l'image d'Epinal de la victime mortifiée et abîmée. Souvent aidées par des associations, toutes celles qui ont posé pour ces clichés en noir et blanc sont d'anciennes victimes, aujourd'hui sorties de leur calvaire et qui font preuve d'une incroyable résilience. « Je compte sur le futur, sur ma reconstruction, sur ma force », affirme Aziza, 25 ans, tandis qu'Aïchatou, 23 ans, confie : « Maintenant j'ai envie d'avoir ma jeunesse à moi et de croire en mes rêves. Je vais essayer de les construire pour être autonome et devenir une vraie femme. »
Blessures de femmes - Catherine Cabrol - Ed. Atlantica - 26 €